Le Conseil Interministériel des Villes de fin janvier a annoncé 3,3 milliards € pour les 1400 quartiers prioritaires.
On y ajoute 2 milliards pour la rénovation urbaine. Concrètement, ça veut dire quoi ?
Les 3,3 milliards d’euros de la politique de la ville, c’est un peu plus de 630 euros par habitant qui habite ces quartiers. Alors, soyons clairs, des moyens en plus sur les quartiers, c’est bien et c’est nécessaire !
Mais attention aux effets d’annonce !
Quand cet argent va-t-il arriver ? Sur quels critères ? Dans quel délai ? Mais surtout, de nombreuses mesures ne sont pas du plus mais sont en réalité un rattrapage : par exemple, créer aujourd’hui des postes de policiers, c’est revenir sur les suppressions de postes d’hier.

5, 3 milliards, ce n’est pas rien, mais ça veut dire quoi dans le détail ?
2 milliards pour l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine), ça permet de boucler les budgets des gros programmes urbains comme celui de Roubaix, mais sur les 2 milliards, 1,5 est pris à Action Logement, un organisme qui collecte des fonds dans les entreprises pour financer le logement social. L’État se finance donc sur le dos des HLM !
Sur le logement, on promet de construire pour les classes moyennes dans les villes pauvres et du logement social dans les villes riches. Vieille histoire qui marche moyennement :
ceux qui ont le choix pensent autrement ! Les maires des villes riches ne veulent pas de pauvres ! Les lois sur la mixité sociale sont appliquées à moitié et souvent ces communes préfèrent payer les amendes que d’accueillir des logements sociaux. A contrario, les villes pauvres croulent sous les demandes de logements sociaux et les marchands de sommeil en profitent. 3,3 milliards !!! Des policiers en plus après en avoir considérablement réduit les effectifs. Des cités éducatives en plus après avoir fait des coupes budgétaires dans l’éducation nationale. Des éducateurs spécialisés en plus, des médiateurs et des contrats aidés après les avoir supprimés en début de quinquennat. 100 millions € d’investissements dans les équipements sportifs des quartiers et 6 millions € pour les associations socio-sportives, et un coup de pouce sur l’emploi
des jeunes – mais toujours pas de RSA pour les jeunes. En définitive, des idées, des millions, des efforts !
Maintenant, on veut des actes !!

Et à Roubaix ? Quelles retombées ?
Monsieur Delbar a demandé 1 milliard pour les quartiers. Notre collègue Michel David avait indiqué au précédent Conseil municipal que ce chiffre était très en deçà des besoins immédiats. L’actualité nous donne malheureusement raison ! Guillaume Delbar a lancé l’idée d’un conseil national des solutions. Nous demandions un Conseil local des solutions, la réunion des acteurs économiques, politiques, syndicaux,
associatifs… Jean Castex a dit « non » pour le Conseil national que demandait Guillaume Delbar. Et Guillaume Delbar nous a dit « non » pour le Conseil local.

Vous suivez ?
En définitive il n’y aura NI Conseil national, Ni Conseil local.

Combien d’argent réellement pour la ville de Roubaix ?
Reste à savoir combien de cette enveloppe sera réservé à notre ville de Roubaix. Combien pour les quartiers de Roubaix ? Combien de policiers ? Combien pour nos écoles ? Combien pour nos associations ? Combien pour la culture ? Pour le sport ? Pour l’emploi ? Cela dépendra aussi de la capacité de notre municipalité à avoir des projets. C’est sur cette base, et cette base seule que Roubaix aura sa part du gâteau !!
En effet, ces mesures sont souvent la reconduction d’actions déjà existantes, comme les quartiers d’été, ou l’extension sur de nouveaux quartiers. On est plutôt dans l’étalement de mesures qui existent déjà
plutôt que dans la proposition de nouveaux projets.

C’est bien beau de critiquer… Que proposons-nous ?
On regardera de près l’arrivée sur le terrain des médiateurs, animateurs sportifs, éducateurs spécialisés et contrats aidés pour les associations. Nous surveillerons aussi les procédures et les modalités d’attribution. On ne cesse de faire des propositions mais nous sommes aussi pour la plus grande transparence. Alors, Monsieur le Maire, chiche de faire le Conseil local des solutions ?

Les priorités :

• aider les associations humanitaires et mieux coordonner l’aide d’urgence dans la crise sanitaire que nous vivons
• des moyens de garde supplémentaires adaptés aux besoins des femmes isolées et des familles monoparentales ;
• lutter contre la fracture numérique pour aider les écoliers et les étudiants en ouvrant des lieux proches et en prêtant du matériel ;
• continuer à soutenir le commerce de proximité ;
• créer des emplois dans la rénovation thermique et l’économie
  circulaire ;
• aider concrètement ceux qui veulent créer leur entreprise et mieux accompagner les jeunes ;
• soutenir l’initiative culturelle très durement touchée par la crise…

Nous le savons toutes et tous, les Roubaisiens et les Roubaisiennes souffrent des répercussions sociales et psychologiques de la crise sanitaire encore plus qu’ailleurs. Nous avons une conviction : ce ne sont plus des mots qui sont nécessaires mais des actes. Des actes précis et coordonnés, mobilisant l’ensemble des collectivités territoriales et des services de l’État, mais surtout des projets à la hauteur de la Ville que nous représentons.
Les élu(e)s du Groupe Roubaix en Commun sont à votre disposition, n’hésitez pas à les contacter via les réseaux sociaux ou via leurs adresses email disponibles sur le site internet de la ville de Roubaix.

Karim Amrouni, Nadia Belgacem, Christian Carlier, Nadia Cattiaux,
Mehdi Chalah (président), Michel David, Christiane Fonfroide,
Dogan Kacmaz, Tonino Macquet, Marie-Thérèse Mantoni & Sadia Pamart