Hernan Ameijeiras : Photographier l’âme de Roubaix
Publié le 18 septembre 2019|
Entre Roubaix et Hernan Ameijeiras, vidéaste, journaliste et photographe, l’attraction fut immédiate. « Il y a quelque chose de Buenos Aires à Roubaix », affirme Hernan qui rend sans cesse hommage à cette ville qui l’inspire et dont il fixe les particularités à travers des photos réalistes, sensibles et humaines. Gros plan sur le plus roubaisien des argentins.
Des débuts de journaliste au Chili
Après des études à l’Ecole Supérieure de Journalisme à Buenos Aires, sa ville natale, Hernan travaille comme journaliste au sein d’un célèbre hebdomadaire argentin : La Maga. Il aiguisera sa plume au contact de sujets principalement artistiques et culturels. Quelques années plus tard, c’est le célèbre périodique La Nación qui lui confie ses pages Art de Vivre : gastronomie, culture, tourisme, art… Hernan développera aussi son œil à travers de nombreux reportages photos. Le journaliste ressent pourtant très vite le besoin de s’évader et d’explorer d’autres contrées et cultures.
Le goût des voyages se confirme
En 1999 commence un long périple à travers le monde : Amérique du Sud, Turquie, Syrie, déserts africains, Europe… Pendant 6 mois, Hernan explore les différentes facettes des pays qu’il traverse tout en réalisant des reportages pour La Nación. L’Espagne sera le théâtre d’un coup de foudre entre Hernan, venu y couvrir un événement et sa future compagne, Caroline, étudiante lilloise alors stagiaire à Madrid. En 2000, par amour, Hernan suit sa compagne à Lille où durant 5 ans, il tente de s’habituer à la capitale des Flandres sans jamais y parvenir vraiment. « J’avais alors beaucoup de mal à trouver des missions de journaliste, à m’intégrer dans cette très belle ville, mais où j’avais l’impression de ne pas avoir ma place. » En 2005, le couple part s’installer à Buenos Aires où Hernan, tout en continuant à rédiger articles et reportages pour la presse papier, va développer sa passion pour l’écriture de scénarios et la réalisation de reportages de plus en plus exigeants. C’est à cette époque charnière de sa vie professionnelle qu’il se verra confier par le National Geographic, la réalisation d’une série de 5 épisodes en totale immersion auprès des sauveteurs de l’Aconcagua à 4 200 mètres d’altitude. « Diriger une équipe de 25 personnes dans des conditions extrêmes m’a fait prendre conscience de l’importance de la fraternité et de l’entraide. »
Roubaix est une ville très photogénique : les vestiges émouvants de son passé industriel au coeur de la ville, la sincérité des visages, la singularité du canal constituent des éléments essentiels pour mon travail de photographe.
Roubaix comme une évidence
C’est cette fraternité mêlée à la chaleur humaine qu’Herman trouvera à Roubaix quand en 2014, il s’installe avec Caroline dans une maison à l’Epeule. « Dans mon quartier, j’ai tout de suite senti l’amitié des gens qui aiment partager malgré les difficultés du quotidien. » Tout en continuant son métier de journaliste vidéaste en indépendant, Hernan exprime son amour pour la ville qui l’a adopté en y puisant une source d’expression visuelle. Et si Roubaix est une lumière, Hernan capte l’authenticité de ses habitants, les contrastes de son architecture et de son histoire, sa désolation parfois et sa renaissance, souvent. « Roubaix est une ville très photogénique : les vestiges émouvants de son passé industriel au cœur de la ville, la sincérité des visages, la singularité du canal constituent des éléments essentiels pour mon travail de photographe. Je me sens proche d’artistes humanistes qui ne cherchent pas à embellir la réalité. Capter l’âme de Roubaix, voilà ma quête. »
En pleine mutation, Roubaix est un champ de tous les possibles. Cette ville étonnante renaîtra de ses cendres.
Bio express
1967 Naissance à Buenos Aires
1988 Ecole de journalisme
1992 Premier poste de journaliste au sein du magazine La Maga
1999 Rencontre avec sa compagne à Madrid
2011 Production de 5 épisodes pour le National Geographic
2014 Arrivée à Roubaix
Coups de cœur
La Galerie B.A.R (Bureau d’art et de recherche)
J’aime les choix non conventionnels et audacieux de cette galerie qui permet de découvrir des artistes contemporains d’arts plastiques et visuels.
La Condition Publique
Ce lieu culturel et artistique est un laboratoire d’idées innovantes, c’est aussi un espace qui permet une mixité sociale.
Coopérative Baraka
Baraka c’est un restaurant convivial, solidaire et essentiellement bio. J’apprécie leurs actions dans l’économie circulaire.
Le Canal de Roubaix
J’aime la singularité de ce lieu à la fois bucolique et urbain.
L’Epeule
La fraternité de mon quartier multiculturel est unique. Je me rends régulièrement au marché de l’Epeule le dimanche, où je trouve de très bons produits frais.