Rue du Maréchal Foch, Thierry May se souvient de son coup de cœur pour le magnifique édifice qui abrite depuis vingt ans sa Maison de Ventes. « Je cherchais un lieu de caractère, quand j’ai franchi les portes de ce bâtiment, j’ai été immédiatement séduit. Il a une histoire assez incroyable. Il a longtemps été occupé par la prestigieuse compagnie d’assurances Antwerpia. Quand je l’ai racheté, il abritait le musée-cabaret-dancing Les Orgues de Roubaix », explique-t-il. Thierry May se souvient aussi de sa première vente à la fin du mois de janvier 2003, les acheteurs avaient fait le déplacement en nombre.

Ouverture sur le monde

« C’était une autre époque ! », explique-t-il. Vingt ans plus tard, les acheteurs sont toujours bel et bien au rendez-vous mais beaucoup moins physiquement. « Internet a complètement bouleversé notre métier. Nos ventes sont désormais accessibles en ligne. Parfois, sur les 1500 acheteurs qui participent à une vente, 1490 sont derrière un écran, dix sont dans la salle ». Spécialisée dans les antiquités, l’art, le vintage, les bijoux, les livres ou encore le vin, May Associés organise des ventes thématiques qui sont suivies dans le monde entier. « Lors de la dernière vente, nos acheteurs venaient de vingt pays différents, c’était inimaginable il y a vingt ans », poursuit le commissaire-priseur.

La passion

Vingt ans après son installation à Roubaix, sa passion reste intacte. « Le métier a beaucoup changé mais le rapport aux objets reste le même. Je suis un éternel chasseur de trésors ! », s’enthousiasme-t-il. « Dans toutes les époques, on trouve des choses intéressantes ». Ses plus beaux souvenirs ? « J’en ai tellement. Il y a toujours une part de mystère dans les ventes, c’est ce qui les rend si fascinantes ! Parfois, il peut y avoir aussi des déceptions. Je me souviens d’un monsieur passionné de Jules Jean Geoffroy (GEO) qui avait fait spécialement le déplacement pour acheter une œuvre qui finalement a été préemptée par un musée, il était très déçu », raconte-t-il.

Un tableau à 270 800 euros

« Mais si je devais n’en retenir qu’un, je dirais la découverte d’une toile de E. Philipps Fox, un peintre impressionniste australien que je ne connaissais pas. J’avais été appelé pour faire l’inventaire d’une maison, ici à Roubaix, en bas de l’avenue de Foch car son propriétaire était décédé. L’intérieur était complètement resté dans son jus. Lorsque que j’ai regardé ce tableau, j’ai senti qu’il était particulier, j’ai fait quelques recherches et j’ai découvert qu’il s’agissait du peintre australien E.Philipps Fox, très prisé dans son pays. Le tableau a été vendu aux enchères 270 800 euros, à un Australien. Les héritiers étaient surpris. Je ne suis pas sûr qu’ils en soient toujours revenus aujourd’hui ! », s’amuse Thierry May.

Crédit Photo : Anais Gadeau, service Communication, ville de Roubaix