La Maison des Femmes : co-construire pour se reconstruire
Publié le 22 octobre 2019|
Initiée et portée par le CCAS de Roubaix et conceptualisée par l’agence de design MAALAI dans le sillage de Lille Métropole 2020n Capitale Mondiale du Design, La Maison des Femmes est le résultat d’un co-projet dans lequel, professionnels du CCAS, partenaires et femmes usagers se sont pleinement investis. Co-projet, co-construction et participation : le « faire ensemble » est au cœur de l’ADN de La Maison des Femmes.
Un lieu dédié aux femmes et à leurs enfants
Parfois exposées à la pauvreté, l’isolement, la violence, les difficultés personnelles et celles liées à l’éducation de leurs enfants… les femmes vulnérables ne bénéficiaient pas d’un lieu exclusivement pour elles, à Roubaix. Pour construire les nouvelles modalités d’accueil et d’accompagnement de toutes les femmes, seules ou mères de famille, y compris les plus précaires et marginalisées, le CCAS a lancé cet été un POC (« Proof of Concept » preuve d’expérimentation, de faisabilité d’une idée, d’un projet), dans le cadre de Lille Métropole 2020, Capitale Mondiale du Design. C’est l’agence MAALAI qui a été sélectionnée pour accompagner le projet.
Un co-projet porteur de sens
La Maison des Femmes est le fruit d’un projet porté par différents acteurs dans une démarche de co-design. « Il s’agissait de pouvoir associer en amont de l’ouverture, l’ensemble des parties prenantes autour d’une approche pluridisciplinaire, collaborative et créative, en plaçant l’usager au centre de la démarche », précise Séverine Soetaert, la directrice du CCAS. Au cours d’ateliers dirigés par Tiphaine Dejonge, responsable de l’agence MAALAI, les grands axes de La Maison des Femmes ont été posés : fonctionnement, répartition des espaces à vivre, équipements, décoration…
« Le processus de conception fait partie intégrante du projet auquel se sont joints tous les acteurs de la Maison des Femmes. C’est un lieu porteur de sens, explique la designer. Le co-design favorise la concertation, les valeurs sociales et solidaires et l’horizontalité des échanges. »
Parole libérée
« Participer au projet m’a permis de me sentir valorisée et écoutée. J’ai pu donner mon avis sur le choix du mobilier qui est de la récupération et même de l’emplacement des radiateurs pour faire des économies », témoigne une participante au projet. Les ateliers ont permis de libérer la parole des femmes, les réflexions et idées qu’elles ont apportées de façon spontanée ont été déterminantes pour la conception du lieu. « L’échange a été d’une grande richesse. Ces femmes, de par leur vécu ont très vite su nous dire comment il fallait envisager ce lieu pour qu’il devienne à la fois protecteur et efficace », se réjouit Tiphaine.
Une atmosphère apaisante
Inondée de lumière naturelle, La Maison des Femmes avec ses touches de bois naturel et son jardin intérieur diffuse une atmosphère apaisante. Le mobilier et l’équipement sont des dons ou de la récup’, dans une démarche Zéro Déchet chère à la Ville de Roubaix. « L’espace se divise entre lieux à partager comme la cuisine ou le salon, d’autres plus intimes comme la salle de bain ou endroits pour se reposer, se confier ou être conseillée…» Il y a même un salon de beauté, car se sentir belle est primordial pour se reconstruire », confie une professionnelle. « Quant aux bureaux pour les intervenants médicaux ou sociaux, il fallait absolument les dédramatiser. Ces lieux ne seront pas figés. Il faut créer un climat de confiance », poursuit-elle avec optimisme.
Plus d'infos
La Maison des Femmes
231, Rue Decrême
Du lundi au vendredi de 9h à 17h
Sur Twitter
Une structure unique en son genre inaugurée ce matin à #Roubaix : la #MaisonDesFemmes ✂️
— Ville de Roubaix (@roubaix) October 19, 2019
Elle est destinée à accueillir, accompagner, informer et orienter les femmes en difficulté
Codesignée, elle fait aussi partie des "POC" déposés pour @LilleMetWDC2020 pic.twitter.com/rp983KgrGa