La recette du Bonheur
Publié le 20 juin 2016|
Au Pile, la rencontre devait avoir lieu sur le terrain, mais les orages de vendredi en ont décidé autrement. Les habitants et les jardiniers ont donc trouvé refuge à la Maison du projet Tout Pile pour y découvrir le projet d'aménagement du futur parc de la Teinturerie et, pour certains, se voir remettre "les clés" de leurs parcelles au jardin du Bonheur.
Ça fait quelques semaines que les habitants et les jardiniers, accompagnés par les paysagistes de l’agence Leblanc-Venacqueet les techniciens de La fabrique des quartiers, imaginent et aménagent leur nouvel espace vert, rues Marie Buisine et Franklin. Le 9 juin, ils lui ont même trouvé un nom. Exit le jardin transitoire, vendredi soir, le « jardin du Bonheur » était officiellement livré aux habitants. « Les parcelles ont été attribuées prioritairement aux jardiniers qui ont participé aux ateliers« , précise Vincent Bougamont, directeur de La fabrique des quartiers. « Il y a encore beaucoup de travail, commente cette habitante qui vient de recevoir le plan de sa parcelle accompagné d’un sac de semis. Ce jardin, c’est l’amorce de la rénovation du Pile ! J’espère, comme tout le monde, que ce n’est qu’un début« .
Aménagement du parc de la Teinturerie
Autre enjeu de cette soirée : la présentation des aménagements du parc de la Teinturerie, pièce maîtresse du projet de requalification du quartier, sur lequel un travail de coproduction est engagé avec les habitants depuis mars 2015. « On a voulu comprendre ce qu’ils attendaient de ce parc pour en définir les usages, indique le paysagiste en charge du projet. Le problème c’est que le parc n’est pas très grand et qu’on ne peut pas tout y mettre…« . Sur le papier pourtant, rien ne semble avoir été oublié. « C’est vrai que nous avons essayé de contenter le plus de monde possible pour que chacun puisse trouver de l’attrait dans ce parc, les plus âgés comme les plus jeunes« , annonce l’adjointe au logement, en charge également des quartiers Est, Milouda Ala.
À l’intérieur du parc, cela se traduit par différentes ambiances. Les participants aux ateliers voulaient que l’on montre la diversité des habitants du Pile. C’est le projet du jardin du Monde qui abritera des espèces végétales variées. Idem pour la convivialité chère au quartier. Les habitants pourront se réunir, en famille ou entre amis, au pied de la cheminée et pourquoi pas y installer des tables pour pique-niquer. Au nord du jardin des Apprentis, qui devrait gagner une centaine de mètres carrés, une série de jardins intimistes où les plus petits pourront se divertir en compagnie de leurs parents et les plus âgés se détendre et, pourquoi pas, jouer à la pétanque. L’espace le plus vaste du parc est constitué d’une grande pelouse dégagée et ouverte, bordée d’un côté par le jardin des aventures et de l’autre par un paysage naturel et arboré, dans lequel les plus jeunes pourront s’ébattre librement et sans danger.
Démarrage des travaux en 2017
Totalement intégré dans le quartier, le parc est traversé par une large promenade qui relie la rue Jules Guesde à la rue de Leuze. Au sud, le plan manifeste la présence d’un parvis arboré avec des bancs sur lesquels les visiteurs pourront se poser. « Le même type d’aménagement est prévu au nord du parc, côté rue Jules Guesde, avec la possibilité d’y organiser de petites animations« , précise le paysagiste. Pour prévenir les voisins des éventuelles nuisances et leur permettre, malgré tout, de profiter de la vue dégagée sur les pelouses, une bande végétalisée va être plantée le long de la nouvelle résidence. Idem pour les habitations situées à l’ouest du parc, où quelques places de stationnement vont être aménagées pour que les voisins et les usagers du parc puissent se garer.
« Et la sécurité, vous y avez pensé ?« , questionne un habitant. « Les plantations seront volontairement basses pour éviter que les bosquets ne servent de cachette pour la pratique de commerce illicite« , répond Milouda Ala. « Le parc sera fermé la nuit ?« , interroge une autre. « Si l’on sent qu’il y a un consensus de la part des riverains en faveur de la pose d’une clôture, nous en étudierons la faisabilité. Le souci, c’est que la fermeture du parc nécessite l’intervention d’un agent municipal et que l’effectif actuel ne le permet pas…« . »Une chose est sûre, c’est qu’on ne veut pas faire de ce parc une forteresse« , insiste le paysagiste, qui évoque l’éclairage du parc et la collecte des eaux pluviales. « Une réflexion est en cours afin de les utiliser pour alimenter le jardin des Apprentis« . « Pourquoi ne pas en profiter pour installer un ouvrage d’art« , lance une habitante. « Rien n’est figé« , promet Milouda Ala, qui évoque un démarrage des travaux l’année prochaine.