50% des logements du parc privé de la métropole sont antérieurs à 1948. « À Roubaix, 86% de l’habitat est en situation prioritaire et sollicite fortement les finances publiques, souligne Bernard Haesebroeck, vice-président de la Métropole Européenne de Lille en charge de l’habitat et du logement et maire d’Armentières. Dans certains quartiers, il y a tout à faire en matière d’appétence, de patrimoine, de sécurité et de commerces de proximité. La barre est haute ! Le logement et son confort sont des signes importants de la bonne santé d’une ville ou d’une métropole. C’est un axe prioritaire de la politique de la MEL ».

Accélérer le processus de rénovation

Pour la directrice de l’Anah, Blanche Guillemot : « Il est important de rencontrer les acteurs de la réhabilitation sur le terrain, qu’ils soient élus ou techniciens. Nous accompagnons de nombreux projets et accordons des financements, mais nous n’avons pas si souvent l’occasion de visualiser les réalisations concrètes. Nous agissons toujours en partenariat (ici avec la région des Hauts de France, la Métropole Européenne de Lille et la Ville de Roubaix). Les solutions que nous finançons sont à la hauteur des enjeux roubaisiens. L’information des ayants-droits est à la base de notre communication qui doit donner confiance, accompagner et apporter un maximum de conseils. Nous visons l’efficacité maximum en créant des solutions innovantes, à la hauteur des situations rencontrées ».

« Nous étions demandeurs de cette visite, confirme Francis Vercamer, Député du Nord, vice-président de la MEL, chargé de la politique de la Ville et maire de Hem. Il est essentiel de démontrer que les financements de la MEL et de l’Anah sont correctement utilisés, mais ils restent insuffisants pour gérer l’ensemble des besoins de la métropole et d’une ville comme Roubaix. Les moyens existent. Ils sont même en augmentation pour les années à venir. À nous de proposer des projets cohérents ».

Même attente de la part de Barbara Tirloit, conseillère municipale, déléguée au logement indigne : « Madame Guillemot vient à notre rencontre pour voir et mieux comprendre les enjeux de notre ville. Tous nos efforts visent à aider les propriétaires à sortir au plus vite et au mieux de l’insalubrité, même si beaucoup de logements roubaisiens sont vacants ou demandent d’importants travaux de réhabilitation. Notre objectif est d’augmenter le partenariat avec l’Anah pour accélérer ce processus nécessaire de rénovation de l’ensemble de nos quartiers ».

Les habitants rencontrés ne contestent pas les projets engagés, mais ils souhaitent toujours plus de co-création et de recherche de solutions dignes pour tous. « Nous avons besoin de retrouver de la valeur ajoutée pour le quartier, mais aussi d’exemples et de messages positifs pour y faire régner une vie sereine et apaisée ».

Souplesse et simplification

Le directeur de La fabrique des quartiers, Vincent Bougamont, insiste sur la nécessité de cumuler un maximum de financement pour chacun des projets réalisés. « Les procédures d’attribution des subventions sont complexes à mettre en œuvre. Ce type de rencontre le démontre. Nous souhaitons plus de souplesse et de simplification pour financer le plus possible de projets avec le maximum de financement. Il faut être innovant et pragmatique pour avancer ». Blanche Guillemot précise à ce propos que les enveloppes financières sont en augmentation : « Nous sommes ouverts à des assouplissements qui nous permettraient d’ouvrir l’attribution des subventions au plus grand nombre, tout en restant bien évidemment légaliste et réglementaire ».