l’Atelier d’Yza : c’est elle qui l’a fait !
Publié le 7 novembre 2017|
Qui ne s'est jamais trouvé devant son dressing en se disant « je n'ai rien à me mettre » ? Isabelle Masson a réglé le problème depuis longtemps : elle coud ce qu'elle porte. Depuis un peu plus d'un an, elle transmet dans son atelier, aujourd'hui avenue Lebas, ses connaissances et sa passion à tous via des ateliers et des stages.
Dans son atelier aux carreaux de ciment anciens et aux murs roses, Isabelle Masson virevolte d’un poste de travail à un autre. Son local, avenue Lebas, accueille tous les jours, vacances comprises, des apprentis couturiers. Ce jour, ce sont les enfants qui s’emparent des ciseaux et des machines à coudre. « Charlotte a commencé hier, raconte la couturière aguerrie. Elle se lance sur un manteau doublé. » L’adolescente découpe son patron avec soin, prend les mesures sur le tissu fleuri et écoute les conseils avisés d’Isabelle Masson. « Il y a beaucoup de transmission de savoirs ici », analyse la patronne des lieux. « Par exemple, ce sont deux clients qui ‘aident avec les stages des enfants ». Un comble pour une couturière qui a appris seule sur la vieille machine à coudre de sa grand-mère. « La machine ne fonctionnait même pas. Je jouait plus que je ne cousais », se rappelle-t-elle. Alors la jeune Isabelle se rend dans des clubs du troisième âge pour en apprendre plus sur ce qui deviendra sa passion.
« Il ne faut surtout pas forcer les enfants à venir »
Aujourd’hui, la couture n’est plus réservée aux seniors, pour preuve les stages réservés aux enfants pendant les vacances. « Les plus jeunes doivent venir parce qu’ils en ont envie. Je vois avec eux le projet qu’ils ont envie de réaliser avant le stage et on se met d’accord. Mais il ne faut surtout pas les forcer à venir ou à réaliser quelque chose en particulier. » Ninon s’amuse sur la machine à coudre un petit sac : « quelqu’un peut m’aider pour mettre la fermeture éclair ? », demande t-elle à la volée.
Isabelle Masson a posé ses tissus et canettes à Roubaix il y a cinq, à la faveur d’une mutation. « Avant cela, je visitais régulièrement Roubaix et je venais chaque semaine acheter des tissus. »
« Je voulais mettre en avant le made in Roubaix »
Après une perte d’emploi pour raisons économiques, l’ancienne assistante de direction prend une décision : sa passion deviendra son métier. « Et ça fait un bien fou ! » s’exclame t-elle après un soupir de soulagement. Elle met en place le 1er salon du fait-main qui se déroule plusieurs fois par an : « J’ai rencontré beaucoup de créateurs qui ne savaient jamais où exposer et où vendre leurs créations. Je voulais mettre en place un salon qui leur soit accessible et qui soit accessible à tous les amateurs du fait-main. Je voulais vraiment mettre en avant le côté artisanal, le made in France et le made in Roubaix. »
Si Isabelle Masson devait analyser le succès du DIY et des créations maisons, ce serait très simple : « on part de rien, d’un petit bout de tissu. Et on le transforme en vêtement. Derrière tout ça, il y a aussi le fait de porter des choses que l’on ne trouve pas dans le commerce et d’avoir la fierté de dire : « c’est moi qui l’ai fait ! » D’ailleurs, personne n’a jamais vu Isabelle Masson déambuler dans le quartier des modes avec un manteau noir : chacune des pièces hivernales qu’elle porte est colorée, sur-mesure et surtout… faite-main !
L'Atelier d'Yza, café-couture
82 avenue Jean Lebas
59100 Roubaix, 03 20 24 13 90
Les 8e journées du Fait-Main se dérouleront les 9 et 10 décembre au Vestiaire, 27, rue de l’Espérance à Roubaix.
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— Fred Minard (@Fredrbx) 17 décembre 2016