Quand on m’a proposé de parler de l’ouverture du centre Yoga Germaine, j’ai cherché les différents cours proposés pour en tester un. Yoga classique : déjà fait. Pilates : trop commun. Yoga dans les airs : ma sangle abdominale ne le supporterait pas. Yoga pour enfant : cela fait déjà quelques années que je n’en suis plus une. Mais j’en ai un sous le coude justement, qu’il faut occuper les mercredis après-midi.

Alexis trois ans (et demi, ça compte) est plutôt ballon et parcours d’aventure que livres et autres moments calmes. Alexis a été le cobaye d’une séance de yoga pour enfant avec Germaine. Non, en fait Germaine s’appelle Justine Pot, mais puisque son centre yogi roubaisien a été baptisé Yoga Germaine, j’aime à l’appeler par ce prénom rétro.

Rendez-vous est pris pour le cours de 17h, juste après la sieste. Dès la porte d’entrée passée, le ton est donné : ici tout le monde enlève ses chaussures. Une bouée tape tout de suite dans l’œil du rejeton : « Maman, il est énoooorme le flamand rose ! ». Certes. Un peu perdu, il s’accroche à mon pantalon et repère les lieux. Germaine, aka Justine, l’accueille avec douceur. « Bonjour Alexis. Je crois que tu viens pour faire du yoga avec moi ? Regarde, il y a d’autres enfants qui sont là ! ». Les autres enfants en question sont déjà bien rodés : leur tapis est déroulé, leur plaid préparé. Ils courent un peu partout dans la salle parquetée, pendant que les mamans préparent leur thé dans l’arrière salle.

La résistance d’Alexis, 3 ans et demi

Le son de la pluie résonne et je me love dans le confortable canapé pour zieuter mon fils derrière un rideau de tulle. Point de départ de la séance : un petit tour dans un hamac suspendu « pour revenir au calme et se concentrer ». Tous les enfants se plient avec joie à l’exercice. Tous ? Non, un résiste et refuse obstinément de monter dedans. Le mien.

Je me mets à sa place : il a rarement découlé au-delà du sol dans un grand drap. Alexis entre alors en phase d’observation. Assis en tailleur sur son tapis, il appréhende plutôt bien la posture du lotus. Avec toute sa douceur, Justine tente tout de même de le faire participer à la séance. La jeune maîtresse yogi lui tend une sorte de timbale et une spatule. Il se saisi des objets et accepte (enfin) d’être plus actif : quand il s’agit de faire du bruit, ce n’est pas le dernier.

Germaine revoit avec les anciens les postures : chien assis tête en bas, chat, serpent… Contre toute attente, Alexis n’en réalise aucune.
Mais c’est quand Justine lui demande d’imposer une posture aux autres membres qu’il s’exécute. Pour la grenouille exactement. Mon cœur de maman se serre, moi qui pensais que serait pour le lion qu’il se lancerait, je ne le connais pas si bien que ça. Il a accepté de rugir, c’est déjà ça. Et il reprend immédiatement la position du lotus pour ne plus bouger du reste de la séance, même pour la petite séance de dessin. Si ce n’est pour faire du bruit avec différents instruments. Au final, Alexis aura passé 45 minutes à observer et s’imprégner. Car dès la séance terminée, il vient me chercher pour me montrer ce qu’il a fait et… monter dans le hamac.

Si il a n’a pas été des plus actifs, je dois reconnaître que ce n’est pas sans effet. Il s’est empressé de montrer à son père la position du lotus, de rugir férocement et de joindre ses mains en lui disant « namasté ».