Le protoxyde d’azote, un gaz hilarant qui ne fait pas rire du tout
Publié le 18 octobre 2019|
Lors du dernier Clean Up Day, de nombreuses capsules de protoxyde d’azote ont été retrouvées dans les rues. Pour sensibiliser les jeunes sur les dangers de ce gaz euphorisant, la Ville réalise une petite vidéo dans laquelle un médecin urgentiste du centre antipoison du CHU de Lille répond à des adolescents. A notre tour, nous avons posé deux questions au Docteur Ramy Azzouz.
Quelles sont les séquelles du gaz hilarant ?
A court terme l’inhalation direct du gaz peut provoquer un œdème pulmonaire, voire une crise cardiaque pour les sujets à risques. Avec un effet anesthésiant et engourdissant, le protoxyde d’azote modifie la perception de l’environnement et peut déclencher crises de panique et d’angoisse, évanouissements et chutes très graves voire mortelles. A long terme, ce gaz entraîne un déficit en vitamine B12 avec des conséquences neurologiques très graves comme l’ataxie (NDLR : maladie neuromusculaire).
Les effets du gaz sont éphémères et les troubles s’installent petit à petit, mais sont parfois irréversibles.
Vous êtes urgentiste…. A quelle intensité faites-vous face à ce phénomène ?
Dans le service, je ne suis pas souvent confronté à des problèmes d’urgence absolue liés à la consommation de protoxyde d’azote, les effets du gaz sont éphémères et les troubles s’installent petit à petit, mais sont parfois irréversibles. Je suis par contre très souvent amené à conseiller les familles dont l’enfant en consomme ou à informer les médecins généralistes sur cette « épidémie ». C’est un problème à prendre très au sérieux.