Arrivés par hasard à Roubaix il y a 4 ans, Xiao-Ping et Pascal, les propriétaires, ont pris leur temps pour bâtir leur univers. Le couple décide d’aménager une petite boutique à l’avant de cette maison qu’ils continuent à retaper. Passionnée par les bijoux, la jeune femme a convaincu son mari, ancien expat’ originaire du Cantal rencontré dans la province de Canton, de l’accompagner dans ce projet un peu fou qui mêle vie de famille et vie professionnelle. Une brocante… rue de Lannoy… Ça s’appellera « Trucs à Lannoy » !

Pascal est intarissable sur son quartier : « Ici c’est une rue très animée, très passante, qui reste toujours vivante. Ça me rappelle l’Asie, le cosmopolitisme que j’ai connu là-bas. On se connait tous, on s’entraide, on se trouve des solutions. » Ravi de l’accueil reçu lors de son installation, Pascal est heureux de recevoir régulièrement ses voisins : « Ici tout le monde peut se faire plaisir. Nous vendons du bijou fantaisie à quelques euros pour les petits budgets mais nous avons aussi une clientèle en recherche de belles pièces. » Un peu à l’image de Roubaix ? 

Voyage avec Pascal et Xio-Ping

Il a souffert des polémiques récentes au sujet de la rue de Lannoy : « Quand on a vécu comme moi à l’étranger et qu’on a un peu l’esprit ouvert, on s’aperçoit rapidement du potentiel de cette ville. J’invite les gens à se méfier des préjugés, à venir s’y installer, à créer des choses un peu différentes. A Roubaix il y a des choses extraordinaires ! »

Extraordinaire comme cette brocante au milieu d’un quartier populaire, à l’atmosphère envoutante, entre cabinet de curiosités et maison de poupée. L’œuvre de Xiao-Ping. « C’est elle qui chine puis qui agence les choses, en ajoutant des petites touches artistiques. Notre idée c’est de vendre des bijoux mais en créant autour des bijoux des petites scènes qui nous font voyager. »

La jeune femme nous emmène dans une pièce cachée derrière une tenture, où se cachent d’autres trésors, mis en scène par ses soins. Chacun possède son histoire et elle prend le temps de nous l’expliquer, avec passion. On s’interroge : ces objets, c’est leur collection ! Pourquoi les vendre ?

« Certaines choses restent dans la boutique pendant quelques mois ou plus, on est content de les avoir et puis à un moment on se dit que c’est bon, il est temps de les laisser partir…  

« Quand un objet est vendu, il revit. »

« J’avais en vitrine une boule à facettes très colorée, style années 70, je l’adorais. Un jour une dame vient nous voir et nous dit qu’elle déjà 4 boules à facettes chez elle qui tournent, et qu’elle a craqué sur la mienne. Je me suis dit que c’était une vraie collectionneuse, qu’elle allait la faire revivre. Je sais qu’elle va bien s’en occuper. Ça m’a fait moins mal de m’en séparer. »

« Certains tableaux qu’on vend sont ici enfouis dans notre atmosphère. Une fois vendus, quand on va chez des clients et qu’on les retrouve, mis en valeur dans un lieu beaucoup plus épuré, c’est émouvant. C’est ce qu’on aime dans notre métier : quand un objet est vendu, il revit. »

Scoop : les trésors de Xiao-Ping et Pascal ont aussi tapé dans l’œil de la production de la série HPI. Un objet issu de leur boutique devrait jouer un rôle central lors de la prochaine saison. On en reparlera !

Crédit Photos : Anais Gadeau, service Communication, ville de Roubaix