Louis Arthur, l’humour en toute discrétion
Publié le 28 octobre 2020|
Louis Arthur, le jeune humoriste roubaisien qui monte ? Pas sûr qu’il aimerait qu’on le définisse ainsi. Trop modeste, trop réservé. Et pourtant, force est de constater que son ascension est fulgurante. Déjà deux spectacles écrits en dix-huit mois, Louis Arthur (Frédéric Sallé de son vrai nom) joue à Lille, Paris, Bruxelles ou encore Lyon ou Marseille. Rencontre avec un jeune homme discret qui aime raconter des histoires.
Orléanais d’origine, Frédéric a travaillé cinq ans au service culture de la Ville de Roubaix au début des années 2000. Il s’est ensuite occupé de la programmation d’une salle de spectacle orléanaise dédiée à la scène française et à l’humour. Il avoue sans gêne qu’à l’époque il n’avait jamais « rien vu en humour ». Mais la programmation a fini par lui donner des idées…
J’avais envie de raconter des histoires. Un peu comme quand on prend un café avec un copain à qui on raconterait sa vie.
Un univers intimiste
Pourquoi pas lui ? « J’avais envie de raconter des histoires. Un peu comme quand on prend un café avec un copain à qui on raconterait sa vie. »
C’est un peu l’histoire du critique littéraire qui se met à écrire.
Avec un univers intimiste bien à lui, il construit un personnage «une espèce de looser romantique, naïf », comme il aime à le décrire. D’ailleurs au départ, Frédéric pensait écrire pour quelqu’un d’autre. Il s’est inscrit à une école régionale qui forme les humoristes. Et quand il a joué son texte, il a fait rire son auditoire. Il a été encouragé et il a foncé.
Car sous ses dehors timides, le jeune homme roubaisien revenu vivre à Roubaix depuis deux ans et demi, sait ce qu’il veut. Et est un travailleur acharné et perfectionniste. Il a envie de faire découvrir son univers et de proposer quelque chose de nouveau. « Une comédie romantique sur scène avec de la tendresse et de la musique ». Son modèle ? « Vincent Delerm, car j’aime le fait qu’un homme revendique ses fragilités. Et aussi Albin de la Simone ».
Je me dis : et si ça marchait sur un malentendu ?
Du Spotlight à Paris
Frédéric a donc commencé à écrire un spectacle, qu’il a d’abord joué au Spotlight. Le public a eu l’air d’apprécier. La mayonnaise prend. A tel point que Frédéric est bientôt contacté par un producteur et une metteuse en scène, Caroline Mansard. Benjamin Loyer est venu rejoindre le trio en tant que technicien son et lumière. Ils forment un clan, se déplacent à quatre et cet esprit clanique lui plait bien.
Il prend vite goût à la scène. Il est contacté pour se produire dans d’autres villes. Tout ça en dix-huit mois. « Du coup, j’ai décidé de mettre toutes les chances de mon côté et de me consacrer entièrement à cette deuxième vie professionnelle. Je me dis : et si ça marchait sur un malentendu ? »
Le malentendu a l’air de durer. Un premier spectacle L’amoureux solitaire. « C’est une comédie romantique tendre et attachante qui traite de pop culture et d’amour entre garçons, des années 90 jusqu’à aujourd’hui, au travers du parcours de Louis Arthur. »
Le rire de cœur plutôt que le rire moqueur
De La Cigale à Barbieux
Aujourd’hui, un deuxième spectacle est né, L’esprit masculin, mais aussi un podcast que Louis Arthur alimente régulièrement, avec toujours ce souci du détail et la passion des histoires. Tendre et attachant, l’humoriste préfère « le rire de cœur plutôt que le rire moqueur ». L’autodérision plutôt que la raillerie. Il cultive son style et façonne son univers pop et décalé. Passionné de cinéma, Woody Allen et François Truffaut l’inspirent. Grand lecteur, Frédéric aime autant John Irving que Pénélope Bagieu. Et achète chaque semaine son magazine Elle : « J’adore observer comment on construit l’image d’un artiste à travers les pages d’une publication » s’amuse-t-il. Et c’est aussi un grand marcheur. A travers le parc Barbieux, voisin de sa maison. Le nez au vent il se prend à rêver qu’il se produit à Paris dans sa salle fétiche, La Cigale. Parce que c’est là, en plein cœur de Pigalle, quartier parisien qu’il affectionne particulièrement, où il a assisté à ses plus beaux concerts. Et pourquoi pas, tiens ? A 43 ans, tout est possible, non ?
BIO EXPRESS
Novembre 2018 : première prestation sur scène au festival d’humour de Loos
14 novembre 2019 : première partie de Monsieur Fraize au Splendid
8 juillet 2019 : Première de « L’amoureux solitaire » au Spotlight
27 septembre 2020 : Première de « L’esprit masculin » à Paris, au théâtre Le Bout
Coups de cœur
1/ Le Parc Barbieux
« Je suis un vrai piéton et je parcours le Parc en long en large et en travers plusieurs fois par semaine. Je trouve l’inspiration et ça m’apaise, avec de la musique sur les oreilles. »
2/ Elisa Uberti aux Ateliers Jouret
« J’ai craqué sur ses céramiques rondes et blanches. Passionné de déco, je pense acquérir l’une de ses œuvres pour ma maison. »
3/ Le Mange-disque
« J’y vais régulièrement prendre un verre et écouter de la musique. Et j’y achète aussi beaucoup de vinyles ! »