Mobilisation générale au Centre Hospitalier de Roubaix
Publié le 31 mars 2020|
Depuis la mi-mars, l’hôpital de Roubaix a activé le deuxième niveau du plan blanc qui en compte 3. Ce plan doit prévenir un afflux massif de victimes qui pourraient être touchées par le virus Covid-19, dont le pic de contagion dans la région est attendu début avril.
Même si courant mars, la vague de l’épidémie n’était pas encore arrivée à son sommet dans les Hauts-de-France, l’hôpital de Roubaix s’est préparé au pire. Dès le 13 du même mois et l’activation du niveau 2 du plan blanc, toutes les activités chirurgicales non urgentes et non liées à la cancérologie ont été déprogrammées, afin de dégager des capacités en lits et des ressources en personnels. « En arrêtant les activités chirurgicales, on a pu repositionner des professionnels en réanimation, de manière à augmenter le nombre de lits dans ce service », explique le directeur de l’hôpital roubaisien Maxime Morin.
Une quatrième unité de vingt lits va voir le jour début avril
La capacité en lits de réanimation est passée de 20 à 30. Parallèlement, pour compléter ces dispositions, des circuits ont été installés en pédiatrie et à la maternité pour prévenir tout risque. En chirurgie, la fermeture de trois services sur cinq a permis la création de trois unités de 20 lits pour patients suspectés ou confirmés Covid. Soit 60 lits supplémentaires. Une quatrième unité de vingt lits va voir le jour début avril dans les services de neurologie et de pneumologie où l’activité a baissé. « Il faut avoir en tête qu’avec le confinement, les gens restent chez eux, et il y a des activités d’urgence qui ont presque disparu, comme la traumatologie sportive ou liée au déplacement », développe Maxime Morin.
Près de 300 professionnels soignants formés pour faire face au virus
Si actuellement, le directeur de l’hôpital roubaisien estime avoir « un coup d’avance » sur le virus, avec un taux d’occupation des lits de 80 %, il réfléchit déjà à l’ouverture d’une cinquième unité. Un casse-tête pour le responsable, parce qu’une unité exige des équipes renforcées en raison de l’instabilité des patients, « et parce que les personnels médicaux commencent, malgré les multiples précautions sanitaires prises, à être à leur tour touchés par le Covid-19 », déplore-t-il.
C’est entre 2000 et 2500 personnes, soit tout l’hôpital, qui est concerné
On retiendra aussi que depuis le début de cette crise sanitaire, près de 300 professionnels soignants ont également dû suivre des formations pour être en capacité de faire des prises en charge qui ne sont habituellement pas leur quotidien. « Si on fait le compte, je pense qu’une bonne moitié de l’hôpital est directement impactée chaque jour par ces prises en charge, mais indirectement, c’est entre 2000 et 2500 personnes, soit tout l’hôpital, qui est concerné », conclut Maxime Morin.
Les personnes âgées et les enfants en situation de handicap confinés et protégés
Depuis la mise en place du plan blanc, les résidences pour personnes âgées, dont dispose le centre hospitalier de Roubaix, ont vu leur fonctionnement quotidien évoluer. Si les organisations d’équipe n’ont pas été chamboulées, des dispositions ont néanmoins été prises pour que ce public, cible privilégiée du virus COVID-19, soit protégé. « On a réorganisé la protection des personnels, interdit les visites et les actions bénévoles », résume Maxime Morin. Le confinement en chambre a été privilégié, « même si c’est difficile pour nos personnes âgées », regrette le responsable. « Il s’agit, poursuit-il, d’éviter que la circulation des plus fragiles à l’intérieur de l’institution les expose au virus. »
Concernant le centre d’action médico-sociale précoce (CAMSP), qui suit les enfants de 0 à 6 ans en situation de handicap, celui-ci a été fermé provisoirement. L’équipe pluridisciplinaire qui s’en occupe, a été placée en télétravail, et assure au quotidien un suivi de la totalité des enfants et des familles.
Photo : Archives – A. Loubry – Ville de Roubaix