Comme toutes les petites filles, Laurence est née parmi les roses… mais aussi les mimosas, les giroflées, les anémones… Arlette Rommel, sa mère, avait racheté en 1958 l’enseigne qui s’appelait alors « Paris Roubaix Fleurs », une institution créée avant la Seconde Guerre mondiale par les époux Berrodier. Arlette y installe sa famille :

« Vous voyez la chambre froide? Quand j’étais enfant c’était notre salon-salle à manger, se souvient sa fille. Derrière nous avions la cuisine, la salle de bain et les toilettes. Le soir nous montions nous coucher au 4^e étage. Nous étions trois enfants et nous avions quasiment chacun notre étage. Pour les parties de cache-cache c’était génial ! »

Laurence y apprend son métier de fleuriste, avant d’en devenir la gérante en 2002. Vingt ans plus tard, elle juge positivement l’évolution du centre-ville et de la rue Jean-Lebas. Le musée La Piscine, le Grand Bassin, les ateliers Jouret et les nombreux jeunes créateurs du voisinage lui amènent une nouvelle clientèle. Plusieurs entreprises roubaisiennes font également appel à elle pour la décoration des bureaux.

Fleuriste, un métier-passion toujours attractif

Si l’image de la ville a changé, qu’en est-il du métier de fleuriste ? Elle se remémore sans nostalgie les trajets hebdomadaires de sa maman entre Rungis et Roubaix, avant l’arrivée des chambres froides : « Les techniques de travail sont aujourd’hui moins contraignantes ! Les demandes des clients sont néanmoins beaucoup plus diversifiées… Instagram et les influenceurs sont passés par là ! Il n’est pas toujours facile de répondre à toutes les commandes.»

Elle transmet aujourd’hui sa passion aux apprenties, de plus en plus souvent en reconversion professionnelle, venues des CFA de la région : « il y a des choses qu’on n’apprend pas à l’école ! L’harmonie des couleurs dans le magasin, la disposition des plantes, la mise en place d’une vitrine… » Un savoir-faire désormais reconnu par tous avec ce 1^er prix décerné à Noel 2022 à l’occasion du concours des plus belles façades commerciales roubaisiennes.

Crédit Photo : Anais Gadeau, service Communication, Ville de Roubaix