Philippe Zmirou, le monsieur mode de Roubaix
Publié le 15 mars 2017|
Arrivé dans la région il y a 22 ans, Philippe Zmirou parle de la mode avec passion et de Roubaix avec sincérité. Fidèle à ses valeurs et à son intuition, ce Roubaisien d’adoption porte haut les couleurs d’une ville qui selon lui porte chance.
Bio expresse
27 février 1965 : Naissance à Grenoble
1982 : Départ pour Paris à 17 ans
1987 : Fin de sa formation à Esmod Paris
1994 : Arrivée à Roubaix en tant que directeur d’Esmod
2007 : Membre du CA de Maisons de mode
2017 : Président du CA de Maisons de mode
Mai 2017 : Lancement du 1er “Nomad Market”
Philippe Zmirou est Grenoblois de naissance. Dès sa plus tendre enfance, il savait déjà que sa vie se destinerait aux univers créatifs de la mode. « J’ai encore en souvenir les robes essayées par ma mère, leurs volumes, la justesse des coupes, la magie des matières, je me souviens aussi des gestes de ma tante qui dessinait et coupait le tissu avant d’assembler les futures tenues. Ces moments sont marqués à jamais. Ils m’ont révélé cette passion naissante ». A l’âge de 17 ans, Philippe prend la direction de Paris pour se former pendant 3 années à l’école Esmod. Il travaille ensuite pour de grandes maisons comme Yves Saint-Laurent, Agnès b et comme responsable de développement pour l’enseigne de prêt-à-porter Morgan. Tout semblait écrit… Et pourtant un coup de fil va dévier ce chemin tout tracé.
Arrivé à Roubaix sur un coup de fil !
Ce coup de fil l’envoie d’abord pendant 3 mois, à Rennes à la tête de l’école Esmod. « C’était une proposition surprenante, un saut dans l’inconnu vers de nouvelles fonctions. Je me suis jeté à l’eau ! » Une expérience concluante qui débouchera très rapidement par sa nomination à la direction de la nouvelle antenne Roubaisienne d’Esmod. Nous sommes en 1994. « Je fais toujours confiance à mon intuition. Lorsque l’on m’a proposé ce poste, j’ai accepté. Je ne connaissais pas Roubaix hormis son riche passé textile et la vision sinistrée que pouvaient me décrire à l’époque mes entourages parisiens. Je me suis laissé séduire par ce défi qui se proposait à moi ». Son arrivée dans la région, il s’en souvient encore comme si c’était hier. « Je suis arrivé à la gare Lille Flandres par un après-midi de juillet caniculaire. Cette chaleur ici dans le Nord, ça me semblait tellement improbable que j’ai dû m’assurer d’être arrivé au bon endroit ! ». Installé pendant quelques mois dans le Vieux-Lille, Philippe rejoint Roubaix très rapidement pour ne plus quitter cette ville qui l’inspire.
Roubaix est une ville en mouvements. Tout est possible ici !
Rencontres et créations
Philippe a trouvé à Roubaix l’émulation et l’énergie qui permettent de faire bouger les lignes. « Dès mon arrivée à Esmod, j’ai littéralement plongé dans l’univers textile de la ville : son passé glorieux, ses enseignes, ses lieux dédiés au patrimoine textile. J’ai rencontré de nombreuses personnes, appris et partagé lors de tables rondes et finalement, à la façon d’un vêtement que l’on confectionne pièce après pièce, nous avons tissé de nouveaux liens et démarré un nouveau chapitre « Modes », une nouvelle collection ! ». Le défilé annuel d’Esmod, la création de Maisons de Mode en 2007, les liens (encore) avec les lieux emblématiques de la ville, le musée La Piscine, La Condition Publique, avec aussi les structures culturelles comme Art point M… « Roubaix est une ville en mouvements. Tout est possible ici ! Elle permet de casser les codes et favorise la créativité. Elle a toujours été une ville d’entrepreneurs et le restera. J’en suis persuadé ».
Une dynamique roubaisienne
Pour illustrer cet état d’esprit Philippe Zmirou évoque l’agrandissement du musée La Piscine. « En 15 années, ce dernier est passé du statut de projet baroque à celui de référence nationale. Aujourd’hui, il s’agrandit. C’est un beau symbole pour la ville qui aurait pu rester sur ses acquis… » Il pense aussi à la nouvelle dynamique impulsée pour la Maison des Modes, dont il occupe depuis quelques semaines la présidence. « De nouveaux partenariats s’installent : le CETI, Blanchemaille, Showroomprivé, etc. Nous tissons encore et toujours les liens par la rencontre pour démarrer une nouvelle histoire ». Pour Philippe Zmirou, Roubaix porte chance. Comment l’expliquer ? « Peut-être qu’elle sourit aux audacieux tout simplement ».
Les coups de cœur de Philippe
Etre au cœur de la vie Roubaisienne est un réel bonheur pour moi. J’aime les plaisirs simples : acheter mon pain à l’Epeule, déjeuner entre amis et me balader en ville au cœur de l’architecture Roubaisienne.
Le musée La Piscine
J’ai l’impression de le redécouvrir à chaque visite. C’est un fleuron pour Roubaix, un formidable lieu de brassage culturel et social.
La charte des Drapiers
C’est en 1469 que Charles le Téméraire donne le droit à Pierre de Roubaix de « licitement draper et faire drap de toutes laines ». Je trouve cet extrait magnifique. Le peintre Jean-Joseph Weerts, né à Roubaix, a d’ailleurs peint cet épisode de la charte dans la salle Pierre de Roubaix de l’hôtel de ville.
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— Ville de Roubaix (@roubaix) 28 février 2017