POP School lance une formation de UX designer à Roubaix
Publié le 7 novembre 2019|
L’inauguration de POP School Roubaix, formation 100% gratuite dédiée aux métiers du numérique, a eu lieu mercredi 6 novembre en fin d’après-midi. L’école est installée dans les locaux de Blanchemaille, et prépare plus particulièrement à la profession de UX designer. Pierre Verlyck, son directeur général, revient sur ce projet audacieux.
Pouvez-vous tout d’abord présenter cette formation proposée au sein de POP School Roubaix ?
« Il s’agit d’une formation qui débouche sur le métier de UX designer, UX pour ‘‘user experience’’. Il s’agit d’un métier porteur qui se développe en ce moment. L’UX designer, c’est celui, qui dans le numérique, va créer de vraies expériences d’utilisateur sur un site internet, et qui fera en sorte qu’on se laisse guider de manière intuitive et agréable. Ça, c’est une vraie compétence de plus en plus recherchée par les entreprises. »
C’est une école un peu particulière…
« Il y a une vraie ambition sociale derrière les formations, puisqu’on va cibler des personnes éloignées de l’emploi et de la formation. Concrètement, des demandeurs d’emploi, des personnes en décrochage scolaire. Mais cela concerne aussi les personnes en reconversion, qui ne se retrouvent plus dans leur métier, avec une attention particulière portée aux femmes qui sont trop peu présentes dans le numérique, et aux habitants des quartiers prioritaires de politique de la ville. C’est vraiment l’ADN de POP School. D’autant plus qu’on forme gratuitement. Les formations sont prises en charge. »
Il y a une vraie ambition sociale derrière les formations, puisqu'on va cibler des personnes éloignées de l'emploi et de la formation.
Depuis la création de POP School, combien de personnes ont réussi à rebondir ?
« Dans la région, nous avons quatre autres sites. Jusqu’à cet été, nous avons formé 250 personnes sur des formations qui varient entre 5 et 6 mois. Avec le lancement de nos formations à Roubaix, à Willems et à Saint-Quentin-en-Yvelines, on va former sur les prochains mois 200 personnes supplémentaires. »
En termes de débouchés ?
« Le plus intéressant, c’est que ça marche. A chaque fois, il y avait peut-être des craintes de la part de certains recruteurs qui fonctionnent à Bac+4, Bac+5. Là, on sort un peu des sentiers battus. On est sur un taux de sortie positive de 75%, sortie positive qui veut dire retour à l’emploi, création de son activité ou poursuite de parcours de formation. Pour des publics un peu décrocheurs, poursuivre une formation spécialisée, c’est aussi une sortie positive. »
Pourquoi avoir choisi le site de Blanchemaille ?
« Parce qu’on avait envie d’y être. L’écosystème est vraiment dynamique et vibrant. Ici, on est au cœur des entreprises. Depuis qu’on s’est installé, il y a des recruteurs qui viennent frapper à la porte, qui ont vu notre logo, qui souhaitent bosser avec nous et monter des projets réels avec nos apprenants. Donc pour le coup, c’est vraiment une immersion au cœur de la vie économique à Roubaix qu’on a souhaitée. »
C’est un peu votre marque de fabrique, que de vous installer au cœur d’univers numériques…
« Tout à fait ! C’est le cas à Willems, où on est aussi chez Euratechnologies, dans l’agriculture connectée. C’est le cas à Saint-Omer, où on travaille en lien étroit avec la Station (lieu dédié à l’innovation)… A chaque fois, on essaie d’être au cœur de l’écosystème, car si on est à part, on n’arrive pas à amener nos apprenants vers l’emploi, à se connecter avec les entreprises. Là, on est au cœur du réacteur. »
On travaille étroitement avec tous les acteurs locaux, les Pôles Emploi, les missions locales, etc.
Cette école est-elle réservée aux Roubaisiens, ou le recrutement se fait-il de manière plus large ?
« Elle est ouverte à toutes et à tous. On accueille tout le monde avec grand plaisir, car ça participe à l’attractivité de la ville. Le recrutement est très simple. En premier lieu, il n’y a pas de CV. Ça choque un peu parfois. Nous nous basons sur la motivation et les perspectives que se donnent les futurs apprenants. On va leur faire passer des petits tests en ligne assez ludiques. Pas besoin d’être un matheux, un geek ou un pro de la technologie. Nous sommes très ouverts ! »
Vous communiquez de quelle manière ?
« On travaille étroitement avec tous les acteurs locaux, les Pôle Emploi, les missions locales, etc. C’est vraiment un gros travail de sourcing. Ensuite on communique sur tout ce qui est réseaux sociaux, et on essaie de sortir des sentiers battus. »
Les financements ?
« La formation est financée notamment grâce à la Grande Ecole du Numérique, qui est l’initiative nationale de financement pour ce type de formation. Ensuite on peut avoir des financement région ou des financements plus individuels selon les personnes. Mais pas d’inquiétude, on accompagne vraiment les gens dans toutes les démarches, car ce n’est pas toujours évident. Il ne faut pas être rebuté par ça. »
C’est accessible dès la sortie du Bac ?
« Mais même avant le Bac. On peut avoir des personnes qui n’ont pas le Bac, qui ont arrêté l’école en première par exemple, et qui souhaitent maintenant trouver un emploi dans le numérique. Pour le coup, on a des profils assez variés. On peut avoir une doctorante qui ne se retrouve plus dans ses études, on peut avoir une personne qui a fait de la restauration et qui se destine dorénavant au numérique. Les profils sont assez variés. Mais il faut avoir 18 ans. »
TEMOIGNAGE : « Ces conditions d’apprentissage, je ne les ai trouvées nulle part ailleurs »
Anaïs du Couëdic a 33 ans et habite Tourcoing. Cette ancienne communicante, qui a exercé dans une grande enseigne de bricolage, a décidé de changer de voie. Elle a intégré mi-octobre la première promotion de POP School Roubaix. Motivée par cette formation de UX designer, elle explique son choix.
Mon parcours ?
« J’ai fini mes études de communication à 20 ans, et j’ai tout de suite trouvé un travail. Jusqu’à mes 33 ans, j’ai travaillé non-stop dans le secteur de la communication. Mon métier m’intéressait, mais il me manquait un peu de sens. On travaillait sur des projets de communication, et on les lançait. J’avais envie de changer, d’évoluer. »
Le déclic ?
« Dans le groupe pour lequel j’ai travaillé, j’ai bénéficié d’une journée de sensibilisation sur le UX design, et je me suis rendu compte que ça cochait beaucoup de cases. Aujourd’hui, je ne repars pas complètement de zéro, mais avec l’UX design, on bosse sur plein de sujets différents, et moi j’aime toucher à tout. Ça bouge tout le temps ! On peut faire des sites internet, et travailler sur leur amélioration. A terme, je souhaite proposer mes services en freelance. »
Pourquoi POP School ?
« J’ai entendu parler de cette formation par un heureux hasard de circonstance. Ce que j’apprécie, c’est le côté très pratico-pratique. Ici, nous sommes des stagiaires, nous sommes des apprenants. On apprend à bosser ensemble, à bosser à distance. On nous apprend à faire du télétravail, à prioriser, à prendre des décisions rapidement. Tout est fait pour qu’on soit vraiment sur de l’apprentissage concret. »
Mon recrutement ?
« J’étais stressée, car j’ai un profil un peu atypique. Je n’étais pas en décrochage, mais c’est ça que je voulais faire. Je n’avais pas envie de me retrouver à l’école, et ces conditions d’apprentissage, je ne les ai trouvées nulle part ailleurs. »