[Portrait] Amel Melflah, engagée pour un monde solidaire et humaniste
Publié le 30 décembre 2022|
De son pays d’origine, l’Algérie, Amel Melflah a conservé la culture de la générosité et de la fraternité qu’elle partage au sein de l’association roubaisienne, l’APSCO, qui œuvre à l’accompagnement scolaire et à l’apprentissage de la langue française. Pour son investissement sans relâche, la jeune femme a reçu un Diplôme du Bénévolat qui lui a été remis le 3 décembre 2022 à la Mairie de Roubaix. Portrait d’une femme engagée.
Bio Express
1998 : Soutenance à l’université d’Alger
2014 : Arrivée en France
2017 : Rencontre avec M. Barry, le président de l’APSCO et engagement au sein de l’association
2022 : Trophée du bénévolat
Du soleil d’Alger à la chaleur de Roubaix
Joséphine Baker chantait qu’elle avait deux amours, son pays et Paris… Pour Amel, c’est l’Algérie et Roubaix. En 2014, la jeune algéroise quittait sa ville baignée de soleil, pour suivre son futur mari natif de Roubaix. « Ce n’est pas sans une certaine appréhension que j’ai quitté Alger La Blanche pour Roubaix que je me représentais comme triste… « . Alors qu’Amel redoutait les changements de traditions et de coutumes, celle qui a été professeur de lettres à Alger, n’a eu aucun mal à s’intégrer tant elle a retrouvé à Roubaix la chaleur humaine de son pays natal. « Dès mon arrivée, je me suis sentie en harmonie dans cette ville où les différentes cultures tissent des liens riches et fraternels«
S’engager est une évidence
Son intégration réussie Amel la doit également à sa parfaite connaissance de la langue française ainsi qu’à la culture littéraire et artistique à laquelle elle voue une admiration sans limite. « Roubaix est une ville où la culture est présente à chaque coin de rue. J’aimerais transmettre cette soif de connaissance aux femmes que je suis à l’association et qui sont parfois isolées. » souligne Amel. Lors des différents événements cultuels et festifs, Amel a constaté que beaucoup de femmes d’origine africaine, ne prennent pas part à la vie de leur quartier car, elles ne maitrisent pas la langue française. Ce constat a été le déclic qui a poussé la jeune femme à s’engager au sein de l’association APSCO.
‘’Connaître la langue du pays où l’on vit est essentiel pour s’épanouir, se faire respecter et aider ses enfants’’
La connaissance comme moyen d’intégration
Combattre l’inégalité des chances fait partie de l’ADN d’Amel et de sa famille. « A Alger, j’aidais les jeunes en difficulté scolaire. C’est ma sœur, Zohra, engagée dans le bénévolat qui a été mon inspiratrice« . Forte de son expérience de professeur de français et de son envie de transmettre et d’aider, en 2017 Amel Melflah s’est rapprochée de l’association APSCO (Accompagnement à la scolarité et formation et apprentissage à la langue française). La jeune bénévole s’est beaucoup investie en faveur des habitants les plus précaires en soutenant des familles dans l’accompagnement du suivi scolaire de leurs enfants. « Connaître la langue du pays où l’on vit est essentiel pour s’épanouir, se faire respecter et aider ses enfants » insiste Amel avec délicatesse mais fermeté. C’est pourquoi la jeune femme déploie une grande énergie lors des cours d’apprentissage à la langue française destinés aux primo arrivants. Surnommée « Madame 100 % » par Monsieur Barry, le président de l’association, Amel est reconnue comme étant une enseignante exigeante et efficace. « Tous les apprenants que j’ai suivis ont obtenu leur DILF (Diplôme Initial de la Langue Française) et le DELF ( Diplôme d’Étude en Langue Française ). Je suis fière de leur réussite car la connaissance du français leur permet de demander la nationalité française, de trouver du travail et de s’intégrer » , conclut Amel avec un large sourire.
Ses coups de cœur
Le musée La Piscine
« J’aime déambuler dans ce musée à la beauté extraordinaire. »
La médiathèque
« Dès que j’ai un peu de temps, je m’y rends pour emprunter des livres. Sa modernisation est une réussite. »
Le quartier des modes
« Toutes ces boutiques créatives sont le miroir du foisonnement artistique de Roubaix. »
La Grande Brasserie de l’impératrice Eugénie
« J’adore le cadre rétro semblable aux brasseries parisiennes«
Crédit Photos : Anaïs Gadeau, service Communication, ville de Roubaix