[Portrait] Aurélie Damon : de la poésie sur les murs
Publié le 19 avril 2023|
Sortir des carcans pour tracer son propre chemin. C’est la voie qu’a choisie Aurélie Damon, artiste plasticienne roubaisienne, pour se sentir épanouie. Passionnée par les gens, elle a choisi de mettre son talent au service de la rencontre. Des rencontres.
BIO EXPRESS
Septembre 2006 : Immatriculation à la Maison des Artistes
Septembre 2016 : Découverte de l’Islande.
Février 2019 : Création de Limonade Paper
Novembre 2021 : Installation dans son atelier rue du Capitaine Aubert
Avril 2023 : Premier essai avec le Rugby Club de Roubaix !
De son parcours, on retiendra que les carcans ne sont faits que pour être brisés ! À 43 ans, Aurélie Damon a déjà une longue carrière de plasticienne derrière elle. Et si son style est reconnaissable entre mille, il lui a fallu assumer qui elle est pour lui donner encore plus de force et de liberté. Aurélie n’a jamais rêvé que de dessin et de peinture. « Enfant, je passais mon temps à coucher sur le papier des formes et des couleurs », raconte-t-elle. Après le BAC, elle se destine naturellement à une carrière de professeur d’arts plastiques. « J’ai commencé des études d’art orientées vers l’enseignement mais petit à petit ma pratique artistique a pris le dessus et j’ai eu envie de m’y consacrer pleinement. » Après deux années de fac et trois ans aux Beaux-Arts de Tourcoing, elle obtient un DNSEP (Diplôme National Supérieur d’expression Plastique). Elle se lance alors dans la vie d’artiste, participe à des expositions dans la région, en Belgique, et expose pendant deux ans dans une galerie parisienne.
Les mutations urbaines
Son art explore les paysages urbains et les cartographies imaginaires. « J’ai grandi dans le quartier Saint-Maurice à Lille, vu la naissance d’Euralille. Je suis fascinée par les mutations urbaines. Tout le début de mon travail aux Beaux-Arts ne parle que de ça ! Aujourd’hui, c’est encore très présent, mais j’évolue », exprime-t-elle avec un sourire malicieux. Aurélie travaille à partir d’une bibliothèque d’éléments graphiques qu’elle enrichit constamment au fil de ses projets, de ses inspirations et de ses rencontres. La rencontre, justement, tient une place majeure dans sa vie.
Créer son propre modèle
Alors qu’elle expose en galerie, Aurélie Damon s’interroge sur la direction à donner à son travail, sur la façon de le diffuser et le partager. « Quand on est représentée par une galerie, il faut se constituer un réseau, se montrer, or ce n’est pas moi. Je n’étais pas sur le bon chemin. On m’a souvent dit aussi que ce que je faisais était très déco. Peut-être trop pour être de l’art… J’ai réalisé qu’il fallait que je brise tous ces carcans, que je déconstruise ce que j’avais appris aux Beaux-Arts pour être moi. Je me suis permise de ne plus être l’artiste ‘idéale’ et j’ai créé mon propre modèle », explique-t-elle.
« J’aime le fait de pouvoir créer quelque chose ensemble. »
Limonade Paper
Il y a quatre ans, la plasticienne qui vit au Fresnoy depuis 20 ans, se lance dans un nouveau projet : créer des papiers peints sur mesure et personnalisés. Avec Limonade Paper, elle donne vie à ses paysages imaginaires sur des lés à poser sur les murs, sur des stickers ou encore via de la vitrophanie. Depuis son atelier rue du Capitaine Aubert, elle travaille avec les particuliers, des architectes, des restaurateurs, des écoles, etc. « Qu’il s’agisse d’une chambre d’enfant ou de la salle d’attente d’un dentiste, j’aime le fait de pouvoir créer quelque chose ensemble. Cet échange, c’est exactement ce qui me manquait », raconte-t-elle.
De l’art et du rugby
L’artiste, qui a animé pendant plusieurs années des ateliers à La Piscine, aime le terrain. En parallèle de Limonade Paper, elle multiplie les projets participatifs ou les collaborations avec d’autres artistes. En 2020, elle a réalisé « Ode à la nature », la fresque de la Maison de l’Eau, de la Pêche et de la Nature, à partir d’ateliers avec les élèves et acteurs de l’école de pêche. « Je viens de terminer un stage au Gymnase, mené avec Sabrina Del Gallo (danseuse-chorégraphe) qui invitait à expérimenter de manière ludique la matière dansée avec la matière plastique. C’était fabuleux. » Sa dernière aventure roubaisienne ? Le rugby ! Depuis deux ans, elle défend les couleurs du Rugby Club Roubaix avec panache. « De 18 et 47 ans, nous venons toutes d’horizons différents, nous prenons un plaisir fou à nous retrouver pour les entraînements et nous dépasser pendant les matches. » Pick and go !
COUPS DE CŒUR
L’église Saint-Joseph : « Pour ses fresques ! Quelle rénovation incroyable. »
Le Carihem, site du Rugby Club de Roubaix : « Pour son ambiance. Il va être entièrement rénové. Les futures installations semblent très prometteuses ! »
Le canal de Roubaix : « J’adore m’y promener à vélo pour m’imprégner de toutes les mutations urbaines. »
Crédit Photo : Anais Gadeau, service Communication, ville de Roubaix