Céline Jouve explique son engagement par son besoin presque viscéral d’aider son prochain. « Ces valeurs m’ont été transmises par ma maman, mais je crois que j’aime les gens tout simplement. » Céline Jouve a d’ailleurs un parcours plutôt atypique pour une travailleuse sociale. Née à Croix, elle a fait une école de commerce et a accompagné pendant huit ans les entreprises en création au sein de la BGE de Tourcoing. Amitié Partage ? « Un heureux hasard » explique-t-elle.

Une quête de sens

« Il y a quatre ans, j’ai éprouvé le besoin de redonner du sens à mon travail, de retrouver une dimension sociale et humaine. J’ai frappé à la porte de plusieurs associations pour proposer mes services. Amitié Partage m’a ouvert la sienne. J’ai connu l’association dans le cadre d’une collecte organisée dans l’école de mes enfants. J’étais en charge de l’action Solidarité dans l’association des parents d’élèves. J’ai su que Christine Ramaën, la directrice d’Amitié Partage voulait passer à temps partiel et que l’association recherchait une directrice à temps complet. J’ai postulé et me voilà aux côtés de Christine à la tête de cette belle asso depuis maintenant trois ans et demi. Je ne regrette vraiment pas mon choix. J’apprends tous les jours. Ça fait un bien fou de se sentir utile aux autres. » Installée au cœur de Roubaix, Amitié Partage accueille des hommes et des femmes que les difficultés économiques et sociales ont exclus de la société. « Concrètement, nous les aidons à se remettre debout grâce à de multiples actions : dons de vivres alimentaires, de vêtements, de jouets, sorties culturelles, groupes de parole, accompagnement à la parentalité… Amitié Partage est aussi chantier d’insertion. »

Une directrice qui joue les clowns

Céline Jouve est de tous les combats. « J’ai toujours eu de l’admiration pour les gens qui agissaient. On peut se révolter contre les injustices, il le faut bien sûr, mais les combattre en agissant, c’est mieux » dit-elle. Ainsi quelques soirs par mois, Céline troque son costume de directrice pour enfiler celui de marchand de sable. Elle est aussi clown hospitalier ! Alors que nous l’interrogeons sur le sens de son engagement, elle se prépare à rejoindre le CHR de Lille pour inventer des histoires auprès des enfants hospitalisés. « Plus jeune, j’ai fait du théâtre. J’ai rencontré les Clowns de l’Espoir il y a six ans, encore une fois à l’école de mes enfants. Quand j’ai découvert leurs actions, j’ai été touchée. » Maman de quatre enfants, Céline a connu aussi la maladie. « Si je peux adoucir le moment qui précède la nuit à l’hôpital en improvisant des histoires, alors c’est gagné. »

Un engagement H24

A l’hôpital, Céline a reçu une formation sur l’hygiène pour pouvoir intervenir auprès des enfants malades. Alors, c’est tout naturellement qu’elle a accepté d’endosser le rôle d’ambassadeur Covid pour Roubaix. La Ville a lancé en octobre dernier l’action « Ambassadeurs de lutte contre la Covid 19 ». Une trentaine de bénévoles de centres sociaux et professionnels de la prévention santé diffusent des messages de prévention auprès des Roubaisiens pour enrayer l’épidémie. « J’ai mis plusieurs actions en place au sein de l’association et je veille au grain en permanence ! C’est tous ensemble que nous nous sortirons de cette crise, explique-t-elle. J’espère qu’il en ressortira quelque chose de bon et que les gens se rendront compte qu’ensemble nous sommes plus forts. Si j’avais un seul message à faire passer, c’est bien celui-là : le repli est un piège. Donnez et vous verrez que ça fait du bien, non seulement à la personne qui reçoit mais aussi à vous-même ! »