«  Je bois beaucoup de café. Un jour, j’ai trempé mon pinceau dans ma tasse et j’ai beaucoup aimé l’effet rendu. Je peignais des portraits et j’ai trouvé que cette technique était parfait pour cela, ça a été les prémices d’un travail expérimental sur la matière notamment à partir du café. »

Cela fait un an que Chloé travaille le marc de café qui satisfait son rapport particulier à la matière et son envie d’en explorer le plus possible. La photo et la peinture sont indissociables, l’une et l’autre se répondent et se nourrissent entre elles. « J’utilise différents mediums en fonction de ce que j’ai envie de dire » précise Chloé. Elle s’est même formée dernièrement à la céramique avec son amie Elisa Uberti qui lui a donné envie de poursuivre dans cette voie.

Photographie, peinture, céramique, Chloé ne se limite pas. Comme dans ses engagements, en tant que féministe et défenseure de la planète. « Je suis hyper engagée au sein de l’association “Un abri qui sauve des vies”, cela me permet d’être dans une action concrète et pas juste informative, j’héberge des femmes victimes de violences conjugales ». Chloé est également intervenante pour l’association « Art et développement » au Parc du Nouveau Monde. « Je suis aussi engagée dans mes créations, autour de la femme, de nos représentations, j’aime montrer ce qu’on ne voit pas ou qu’on ne veut pas voir. »

Chloé Besnard : plusieurs arts à son arc

Chloé a élu domicile à Roubaix il y a quatre ans, dans le quartier de l’Hommelet où elle a acheté une maison. « J’adore les quartiers populaires. Roubaix est une ville qui ne laisse personne indifférent. Je l’aime autant que je peux la détester parfois.  ». La jeune femme avoue être une «  éco anxieuse  » et se mobilise pour le respect du cadre de vie et la propreté de la ville. « J’ai créé un compte Instagram, “poubelles vigilantes” afin que tout le monde se rende compte des efforts à fournir. » Elle envoie régulièrement des signalements à Vivacité.

Récemment, elle s’est rapprochée de l’association de quartier « Maison du Nouveau Monde » en tant qu’intervenante artistique.

L’occasion pour elle de travailler en binôme avec Corentin Duel aka Roobey (voir son compte Instagram) , son compagnon. « On anime des ateliers à l’EHPAD du quartier, un projet photo et street art qui enchante les résidents. Chaque projet démarre d’une rencontre et c’est ce que j’aime dans mon métier : les échanges humains qu’il permet. » ( lire notre article : Du Street-Art à l’EHPAD )

Corentin et Chloé incarnent des univers différents, « mais on est sur la même longueur d’ondes » sourit-elle. Les discussions à la maison sont animées et enrichissantes.

Lorsque Chloé n’est pas à son atelier (Le Labo 144 à la Condition Publique), elle se promène avec son chien Loki. Ce bouledogue américain de 9 ans est son « acolyte », compagnon fidèle qui l’accompagne chaque matin, le long du canal qui les mène jusqu’à l’atelier. Il dort sur un épais matelas en mousse et un oreiller rouge et il est la mascotte du Labo ! « Je l’ai adopté il y a trois ans à la ligue protectrice des animaux (LPA), il avait été retrouvé abandonné dans la rue. »

Cette jeune femme pétillante qui a mille idées à la minute, s’éclate à la boxe pour se canaliser et se défouler. Toujours à Roubaix dans le club de l’Alma avec son coach Bilel Hamdoud. Petite-fille de boxeur, Chloé apprécie ce «noble art» qui véhicule des valeurs qui le sont tout autant : courage, ruse, sens stratégique, sens de l’honneur et combativité. « Petite je pratiquais l’équitation quotidiennement et en compétition. Comme pour la boxe, l’équitation requiert concentration, discipline et implique de pratiquer des mouvements répétitifs, des espèces de “routines”. Ce sont des sports où nous sommes seuls avec nous-mêmes, on n’entend que la voix du coach ».

Chloé aime aussi voyager et ses yeux brillent lorsqu’elle évoque Zanzibar et la Tanzanie qu’elle a découverts en janvier 2023. Un voyage initiatique et inspirant qui n’en finit pas de la nourrir, et c’est certain elle y retournera.

Crédit Photos : Eric Flogny