La retraite ? Pour quoi faire s’exclame-t-elle ! « J’ai pris ma retraite en 2003. Mais ça n’a duré que trois jours. » Elle a très vite traversé sa maison attenante à son salon de toilettage pour continuer de chouchouter les toutous de ses clients fidèles. Connue comme le loup blanc, Francine reçoit les chiens (plus les chats car ils se débattent plus) au 278 de la rue de Lannoy. Installée depuis 1997, elle a longtemps été présidente de l’union commerciale de la rue de Lannoy. De 1987 à 1997, son salon était déjà rue de Lannoy, à quelques numéros, au 145 précisément. Sa cure de jouvence, ce sont définitivement les animaux qu’ils lui procurent. Quand elle en parle, ses yeux s’illuminent et elle est intarissable. Elle ressort une affiche sur laquelle elle a posé en 2004, quand Roubaix était capitale de la culture. Blouse blanche, perruque rose, boa, lunettes dorées elle pose avec un superbe caniche, Smarty. « C’était le frère de mon chien, mort à 18 ans et demi » regrette-t-elle. Elle propose même de reprendre la pose dans la même tenue.

Roubaix pour toujours

Aujourd’hui, Francine choisit ses clients pour la plupart fidèles depuis des années, qui la supplient de ne pas arrêter. «Les chiens sont nécessaires à ma santé. Je fais le constat qu’on est moins déprimés avec les animaux qu’avec les gens. Les contacts avec eux sont toujours francs et honnêtes. »

Francine a toujours travaillé et vécu à Roubaix. Depuis 1949 précisément. « Et je ne comprends pas les gens qui dénigrent la ville. Moi je m’y sens bien, c’est chez moi. »

Aujourd’hui Francine n’a plus de chien, depuis que son magnifique caniche est mort il y a deux ans. « C’est beaucoup de travail, un chien, jen ai eu jusqu’à septe en même temps ! » Francine s’occupe donc de ses quinze chats et de leurs sept bacs à litière quotidiens. « Je les bichonne, je leur achète du poisson et de la viande hachée en plus des croquettes. » L’ancienne assistante vétérinaire passe du temps à les soigner, d’autant que la plupart ont été recueillis. « J’en retrouve régulièrement dans mon jardin et je ne peux évidemment pas m’empêcher de les accueillir. » Dernièrement, c’est une tourterelle blessée sur son trottoir qu’elle a soignée puis installée dans une cage dans le salon.

Le travail c’est la santé

Elle organise son agenda selon son nouveau rythme « pas plus de six heures par jour » avec son mari qui n’est jamais loin. « On s’est rencontrés chez le vétérinaire chez qui je travaillais. Ancien coiffeur espagnol, il a été embauché par mon patron. » Ils ne se sont jamais quittés et ont toujours travaillé ensemble. Aujourd’hui, Francine choisit ses clients pour la plupart fidèles depuis des années qui la supplient de ne pas arrêter. « On a beaucoup travaillé pour nos enfants. » Une vraie fierté : leur fille est directrice du musée de la résistance à Bondues et leur fils travaille chez Orange.

Quand on lui demande comment elle occupe son temps libre et s’il lui reste du temps pour les loisirs, elle éclate de rire. « Mes loisirs ce sont mes animaux. Mais on aime aussi aller au Duplexe de temps en temps ou au Colisée. » Des loisirs très roubaisiens, elle y met un point d’honneur. Et ses amis ? Roubaisiens aussi pardi !

Francine est la parfaite illustration de l’adage « Le travail c’est la santé » et compte bien faire durer le plaisir le plus longtemps possible. On peut lui faire confiance, elle ne lachera pas l’affaire !