[Portrait] Théo Bracke, un crack en or
Publié le 26 janvier 2023|
On aurait pu écrire : Théo Bracke la médaille d’or. Ça fait mouche, ça bouscule son humilité naturelle. La marque d’un champion heureux de progresser, entouré des siens, « à la maison » au STAB. Il a brillé aux championnats de France de cyclisme sur piste. Rencontre avec un pistard souriant et disponible.
Bio Express
Septembre 2018 : Rencontre avec son entraîneur, Jordan Alves
Août 2019 : 2 premiers titres de champion de France
Mars 2020 : Satané COVID qui a stoppé sa progression…
Septembre 2021 : Etudes supérieures, adaptation du programme.
Une médaille d’or en 2023, la troisième. Il nous avait déjà impressionnés, notre « chouchou » depuis cette interview en mars 2019. « Cinq questions à Théo Bracke » ça s’appelait. Le gamin, du haut de ses 17 ans, affichait une maturité exemplaire, une gentillesse naturelle et une allure d’ado « bien dans ses baskets ». Et très à l’aise dans ses chaussures spéciales, accrochées aux pédales et en parfaite osmose avec la piste, son terrain de jeu. Théo n’a pas forcément choisi la facilité, il n’apprécie pas particulièrement la « route », même s’il avale des kilomètres de bitume à l’entraînement. Il « kiffe » la piste et sait qu’il ne gagnera pas sa vie grâce à sa passion de plus en plus dévorante. « Je suis un « pistard » et j’aime ça. Mais je suis réaliste et grâce à mon statut de sportif de haut niveau, j’ai pu choisir de réaliser ma première année d’études en podologie en deux ans. » À Charleroi, en Belgique, Théo se concentre sur son futur métier. Le premier semestre l’a occupé à l’école entre quatre et six heures par semaine, le second est un peu plus musclé, entre 12 et 15 heures hebdomadaires.
Braquage à tous les étages
Théo Bracke, c’est donc un jeune de bientôt 21 ans, le 2 mars prochain. Bien dans sa tête grâce à un entourage familial solide et un « staff » pro performant et bienveillant. Sa maman Agnès, toujours discrète dans les tribunes du STAB mais de plus en plus fière de son fils, « le petit dernier » d’une fratrie de trois. Le « chouchou » de la famille, on y revient. Mais un chouchou pas capricieux pour deux sous, et qui ne se prend pas pour une star. « Je m’occupe de mon vélo moi-même et c’est bien normal. »
Son papa Alain n’est jamais loin non plus et il suffit de croiser son sourire radieux, au pied du podium du STAB quand son fils, heureux, arbore la médaille d’or de la poursuite par équipe hommes pour comprendre la fierté du père. Avec ses quatre « potes », les deux Thomas, Valentin (tous du Vélo-Club de Roubaix et Clément (Dunkerque Littoral Cyclisme) qui composent l’équipe du Comité des Hauts de France, ils l’ont fait ! Devant leurs amis, familles et « staffs », les cinq jeunes espoirs du cyclisme sur piste ont battu en finale le Comité des Pays-de-la-Loire. Leur joie sur le podium le premier jour des championnats a donné le « la », c’était décidément une formidable semaine de médailles de toutes les couleurs qui s’ouvrait pour nos champions du cru roubaisien.
« Musique dans les oreilles, je me concentre avant la course. Caractéristique de pistards, on se jauge. Une routine, bien rodée avec Sylvain Cousin, mon préparateur mental. »
Besoin de comprendre
Enfant, Théo, entouré de ses deux grands frères qui ont aujourd’hui 30 et 31 ans, était curieux de tout. « Je posais des questions, j’avais besoin de comprendre. » Grâce à sa maman qui l’emmenait partout, il a assidûment fréquenté le Conservatoire. Le combo solfège-piano lui a apporté cette rigueur pendant 10 ans et fait de lui un sportif très organisé. « Je joue encore et ça me détend énormément les jours précédant un examen ou une course ! » Il sourit à l’évocation du prénom de Thaïs, 20 ans, sa petite amie depuis deux ans. Elle lui apporte « beaucoup de stabilité et de sérénité ». Étudiante en orthophonie, elle fait de la musculation à ses côtés, l’encourage, le soutient. Théo est également très fier d’elle.
Des lendemains qui chantent ?
On oublie parfois que malgré sa maturité, Théo, parrain de la WinSport School qui l’aide à financer ses différents préparateurs, nutritionniste et ostéopathe, est encore un « jeunot ». Et de belles choses à vivre sur son vélo. « J’atteindrai mon meilleur niveau à 26-27 ans. » Un titre en Élite homme comme il vient de l’obtenir, c’est rare, il le sait. Il a bien l’intention de ne pas le « gâcher » mais de tout faire pour encore progresser. « En 5 mois, j’ai amélioré mon temps d’une seconde, c’est énorme », sourit-il.
Quand Théo sourit, c’est tout son visage de grand enfant ou de jeune adulte qui s’illumine, on y voit beaucoup de talent et d’intelligence. On a misé sur lui et on continuera à l’encourager. Objectif JO 2028 à Los Angeles. Rendez-vous dans cinq ans ?
Ses coups de cœur à Roubaix
Le STAB : « Forcément car c’est l’endroit où je passe le plus de temps à m’entraîner. »
Le Conservatoire : « J’y ai passé la majeure partie de mon enfance et il m’a permis de m’affranchir. »
Le lycée Saint-Rémi : « J’y ai vécu ma meilleure période scolaire avec tous mes camarades ! »
Crédit Photos : Anaïs Gadeau, service Communication, ville de Roubaix