Malte Martin sourit. « Comment incarner l’économie circulaire qui est la nouvelle destination du Couvent ? » Avec ses flèches blanches empruntées au savoir-faire de la voirie, de toutes tailles, en tous sens mais qui, malgré tout, esquissent le mouvement d’un cercle. « Dans la société, il y a des grands actes et des petits, détaille le designer graphique et d’espace. On essaie d’impulser quelque chose avec l’économie circulaire mais tout le monde ne va pas dans le même sens. Et ce n’est pas gênant : les changements ne se font pas en appuyant sur un bouton. » Sa fresque, Le sens de la flèche, attend de pied ferme l’arrivée des visiteurs de la maison POC.

C’est un des événements de Lille Métropole 2020, Capitale mondiale du design. Il ne faut pas être désarçonné en entendant POC. Ces trois lettres signifient « proof of concept », une démonstration par l’exemple. « L’économie circulaire, ça ne s’explique pas, pointe Mercedes Klausner, responsable de la production et la coordination de ce POC. Ca se montre. » Soixante objets le feront avec panache. Des textiles imprimés grâce à de la poussière de brique au mobilier composé de matières précieuses réemployées, en passant par les étiquettes donnant une note aux jeans selon l’impact environnemental de leur fabrication.

ZERM, qui occupe ce bâtiment municipal depuis novembre et pour trois ans, prépare le cocon. Depuis mars, ses membres et bénévoles curent les murs de la halle de l’école primaire qui abritera la maison POC, déplacent les cloisons, laissent tout de même les anciens lavabos d’enfants, créent du mobilier multi-emploi à partir de récup, dont une astucieuse buvette-brasserie « low tech » sur roulettes.