Il y a huit ans, Saïd Hammouche a décidé de prendre a bras le corps les clichés : « dans les quartiers populaires, il n’y a pas de jeunes diplômés », « les jeunes issus de des quartiers populaires sont au chômage car ils n’ont pas envie de se lever le matin. » Son objectif : montrer ces jeunes et les aider dans leur inclusion professionnelle. C’est ainsi que huit ans après, une antenne du cabinet de recrutement Mozaïk RH a ouvert à Roubaix.

« Quand on sait que le chômage des jeunes s’élève à 10 ou 15% et qu’il grimpe à 3 fois plus quand on parle de jeunes diplomés, on s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire », déclare Saïd Hammouche, le fondateur de Mozaïk RH. « Malheureusement, les études démontrent que ce taux de chômage est aussi animé par des facteurs discriminants directs ou indirects et systémiques qui met à l’écart une partie de la population. »

D’un côté, il y a des entreprises qui recrutent et en particulier dans le bassin des Hauts de France. D’un autre, il y a des jeunes qui cherchent un emploi. « Si on parle de la diversité et des talents, on pourra peut-être faire du lien ».

L’antenne de Roubaix a pour vocation de rayonner sur toute la région. Elle accompagne les recruteurs et les candidats et elle est également compétente en ingénierie, en conseil en formation et en expérimentation. Toymina Ali-Mohamed pilote cette antenne, accompagnée par Julie Becamel.

Verbatims

Guillaume Delbar, maire de Roubaix

«  Vous aviez mille et une bonnes raison d’implanter une antenne de Mozaïk RH à Roubaix, pour que vous puissiez grandir et vous développer. Vos valeurs collent à cette ville qui a transformé une piscine art-déco en musée, une usine en grande école nationale de protection judiciaire de la jeunesse et les exemples sont nombreux… Vous êtes un modèle de start-up sociale et je suis bluffé par les résultats d’une initiative comme la vôtre. »

Patrick Kanner, Ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports

« Ce choix de Roubaix, c’est tout un projet, tout un programme. Au regard de vos préoccupations une implantation à Roubaix était préférable. J’aime l’entreprise, surtout quand elle s’implique dans d’aussi beaux combats. Tout le monde a intérêt à ce que les jeunes des quartiers populaires soient reconnus pour leurs talents et nous avons là une responsabilité collective.

Il est établi que porter un nom qui dénote une origine étrangère rend difficile la recherche d’un emploi. Ce combat sera long et difficile, il faudra mobiliser nos forces. Il faudra lutter contre l’idée que la jeunesse est l’avenir de la France : la jeunesse est le présent de la France et il faut la considérer comme telle. »