Des Roses pour combattre les épines du cancer
Publié le 18 octobre 2017|
Des roses, une rose, La Rose. Une association qui va bien plus loin que de la prévention contre les cancers féminins. Autour de Martine Sehailia, les Roses construisent un lien indispensable et nécessaire pour lutter contre la maladie et ses effets dévastateurs. Le 24 septembre dernier l'association a reçu le coup de cœur des initiatives associatives de la Maison des Associations.
Elles s’appellent Martine, Emilie, Renée, Baya, Razika, Patricia et Christelle. Elles composent l’un des plus beaux bouquets de roses : rayonnantes, pleines de vie et hautes en couleurs. Elles, ce sont les membres de l’association La Rose. Et « elles », ce sont des battantes. Ces femmes ont lutté ou luttent encore contre un cancer féminin. Toutes regroupées autour de Martine Sehailia, pour fonder une 2e famille. « Quand on est malade, on entre dans un trou noir socialement, explique la présidente. Et il n’existe aucune structure d’accompagnement et de soutien en dehors de l’hôpital pour se sortir de là ». Une sacrée épine quand on a été touchée par la maladie : hors de question de pousser à nouveau la porte de l’hôpital pour trouver du réconfort après les soins et le parcours médicalisé. Alors, en 2013, la Rose éclot. « Ma maman a été touchée par le cancer du sein. Elle a été diagnostiquée trop tardivement et ne parlait pas bien la langue française. Sept ans après, c’est mon cancer qui se déclarait. J’étais très bien entourée par ma famille et mes amis, mais malgré tout, j’ai ressenti un mal-être car je ne pouvais pas tout leur dire, je devais aussi les préserver. »
La Rose m’a sauvé la vie
De ce besoin d’échange, de partage et de soutien d’autres femmes touchées née une véritable famille. « Nous sommes un groupe plus que soudé autour de Martine, appuie Patricia. Nous sommes ici par elle et pour elle aussi. En quelque sorte, la Rose m’a sauvé la vie. »
En 2013, Martine organise un premier défilé où les femmes atteintes d’un cancer peuvent être bichonnées, pomponnées, maquillées, coiffées… Se sentir princesse au moins le temps d’une soirée, être au dessus de la maladie. « J’ai vu ce défilé quelques mois après avoir appris que j’avais un cancer, témoigne Emilie. De voir ces femmes malades rayonnantes et aussi belles m’a donné les larmes aux yeux. » Un an après, c’est elle qui défilait. « Les médecins ont guéri mon cancer, Martine a guérit mon cœur. »
Les médecins ont guéri mon cancer, Martine a guéri mon cœur.
Le constat est injuste et sans appel : quand on est malade, le côté social passe largement au second plan. « Vous imaginez ? interpelle Martine. On perd ses cheveux, ses sourcils, ses ongles. Et les aides que l’on perçoit pour acheter une belle perruque sont tellement minimes. Sans compter que l’on doit s’arrêter de travailler, que l’on perd tous nos revenus. L’association a aussi pour but d’aider à monter des dossiers de demandes d’aide, car personne ne nous explique ce que l’on peut faire et comment le faire. Ce côté social ne devrait pas passer au second plan : on devrait pouvoir bénéficier d’une perruque sans que tout tourne autour de l’argent. » Alors les Roses tapent à toutes les portes pour chercher du soutien, de l’aide pour aider les femmes à reprendre confiance en elles et apaiser cette douleur. « Et quand je les vois sourire, je me dis que j’ai tout gagné. »
La Rose, une association pluridisciplinaire
Au-delà de son rôle de sensibilisation à la prévention précoce des cancers féminins, l’association organise des événementiels tout au long de l’année comme les défilés. La Rose propose aussi des ateliers culinaires, pour s’aider à manger à nouveau après une chimio-thérapie, des cours de sport pour reprendre du poil de la bête, des ateliers sociaux-esthétiques pour prendre soin de sa peau et se sentir femme à nouveau, des voyages en bord de mer pour rire à nouveau, des visites à domicile, de l’accompagnement de fin de vie pour les malades et leur famille… « Plus on avance et plus ce besoin de monter une structure dédiée à la prévention et à l’accompagnement est nécessaire et urgente, et particulièrement sur le territoire », constate Martine Sehailia qui a effectué près de 120 visites à domicile dans tout le territoire du Roubaisis depuis le mois de janvier 2017.
Infos pratiques :
www.association-larose.fr
0663914404
Par courrier :
8 /12 rue de Soubise
59100 Roubaix.