Roubaix agit contre la précarité menstruelle
Publié le 17 mars 2023|
Déjà engagée dans la lutte contre la précarité menstruelle par le biais de son CCAS et de la Maison des femmes, la Ville de Roubaix franchit un nouveau cap avec le lancement d’une campagne d’accès gratuit aux protections périodiques dans les collèges et les lycées : 10 000 protections financées par le service jeunesse de la Ville y sont distribuées depuis le retour des vacances scolaires de février. Une expérimentation qui, si elle s’avère concluante, pourrait appeler d’autres initiatives.
Qu’est-ce que la précarité menstruelle ?
La précarité menstruelle, c’est la difficulté d’accès aux protections permettant une hygiène décente, le plus souvent par manque de moyens matériels. Elle touche toutes les femmes, quel que soit leur âge, et en particulier les jeunes filles. A la précarité sociale et économique s’ajoute le caractère tabou qui entoure encore le sujet…
Le Conseil Consultatif de la Jeunesse s’est emparé de cette question
Pour les membres du CCJ de Roubaix, préoccupés par cette situation, il était urgent de réagir : « au-delà de la sensibilisation, nous voulions passer à l’action ». Le service jeunesse, via le Pôle Ressources Deschepper, a ainsi financé l’achat d’une palette de 10 000 protections périodiques. Elles sont mises à disposition des collégiennes et des lycéennes, via notamment les infirmières scolaires.
L’idée est en effet d’accompagner la distribution des protections d’une information plus large en direction des élèves, dans la droite ligne des campagnes pédagogiques conduites par le CCAS et le CIDFF (Centre d’information sur les droits des femmes et des familles).
Pierre-François Lazzaro, conseiller spécial auprès du maire en charge de la jeunesse :
« La précarité menstruelle est un sujet trop souvent pris à la légère ; il est pourtant révélateur d’autres formes de précarité pouvant toucher les jeunes femmes et contre lesquelles il convient de lutter. Emboîtant le pas au CCAS, la Ville a donc décidé, par le biais de son service jeunesse, d’agir. Elle affirme ainsi sa volonté non seulement d’être aux côtés des jeunes et de les accompagner pour faire face aux difficultés dont ils peuvent être victimes, mais aussi d’être identifiée par ce public comme une collectivité de confiance vers laquelle se tourner et répondant à leurs problèmes et besoins concrets. »
Pourquoi les établissements scolaires ?
- Parce que l’instruction est obligatoire jusqu’à 16 ans. Collèges et lycées constituent ainsi un point de passage obligatoire pour les publics concernés. La précarité menstruelle, fait partie des causes d’absentéisme à l’école.
- Parce qu’un travail est déjà réalisé par l’Éducation nationale sur ce thème.
Une initiative qui pourrait en appeler d’autres
La distribution gratuite de 10 000 protections périodiques dans les collèges et les lycées de Roubaix est lancée par la Ville à titre expérimental. En fonction des résultats, elle pourra être renouvelée et déployée à plus grande échelle. Un point d’étape sera effectué en mai.
Un rapprochement pourrait également être envisagé avec la communauté créative de La Condition Publique à l’origine de la fabrication de culottes menstruelles (projet Rescue) , afin de réduire l’impact environnemental de la production de serviettes hygiéniques.
Une action complémentaire à la politique menée par le CCAS
Le CCAS de Roubaix, via sa Maison des femmes, a déjà initié un certain nombre d’actions sur ce thème en lien avec les acteurs du territoire. En 2022, en écho à la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle du 28 mai, le CCAS organisait un premier forum « Les règles sans/g tabou ». Une nouvelle édition et en prépare les 6 et 7 juin prochains.
Crédit Photos : Sébastien Candelier, service Communication , ville de Roubaix