Roubaix, futur Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée ?
Publié le 27 mai 2022|
Roubaix déposera sa candidature cet été pour intégrer le projet Territoire Zéro Chômeur Longue Durée. Expérimenté depuis 2017, ce dispositif a pour objectif de remettre à l’emploi des personnes qui en sont éloignées depuis plus d’un an. Il repose sur la création d’entreprises de l’économie sociale et solidaire à but d’emploi, les EBE, dans lesquelles les salariés sont recrutés en CDI et à temps choisi sur la base du volontariat.
A Roubaix, où 30 % de la population reste privée d’emploi, deux quartiers seront particulièrement mobilisés, l’Alma et l’Épeule. Ces deux quartiers sont amenés à connaître de profondes transformations dans le cadre de l’ANRU, programme qui s’accompagne d’un volet social et accompagnement vers l’emploi.
Un panel d’activités choisies en rapport avec le territoire
Le principe de ce dispositif innovant « Territoire Zéro Chômeur Longue Durée » : partir des compétences du demandeur d’emploi, de ses besoins, mais aussi de ceux des quartiers pour créer des activités nouvelles, non concurrentielles et utiles au territoire sur lequel il se déploie, puis les déployer au sein d’entreprises à but d’emploi (EBE) où toute personne éligible et volontaire pourra être recrutée sans sélection.
Roubaix déjà mobilisée
La mobilisation entamée a d’ores et déjà permis la création par le centre social de l’Alma d’une coopérative où sont engagées une soixantaine de personnes autour d’activités telles que la restauration-traiteur ou la confection-couture à partir de matériaux recyclés.
Elle a aussi abouti à l’identification d’activités en rapport avec le territoire pour les futures EBE roubaisiennes. Celles-ci se répartissent en trois grandes thématiques. :
1) Se nourrir sainement et durablement : création d’une conserverie de légumes pour limiter la surproduction des maraîchers locaux ; production d’herbes aromatiques en lien avec la ferme du Trichon.
2) Réemployer et transformer : tri, nettoyage et réappropriation de matériaux (radiateurs, faïences, luminaires, etc.) issus de la déconstruction pour créer une plateforme de réemploi ; réparation et remise à neuf de batteries de vélos et de trottinettes électriques ; création de produits à partir de matériaux textiles.
3) Faciliter la vie au quotidien : en lien avec les bailleurs sociaux, création d’une conciergerie de quartier à tarification solidaire pour les personnes isolées (petits travaux dans les appartements, aide à la personne, etc.) ; livraison à domicile de cagettes composées de produits locaux sains et bios pour les personnes à mobilité réduite ou isolées.
Le 10 mai dernier, un temps fort de mobilisation au Couvent des Clarisses a réuni les parties prenantes de l’Emploi autour de l’experte Jany-Catrice Florence qui a mis en perspective ce projet innovant en montrant « que contre le chômage, NON on n’a PAS tout essayé » ; Cette conférence a été suivie d’une rencontre des habitants au parc du Brondeloire, en présence de Rodolphe Dumoulin Haut-Commissaire à la lutte contre la pauvreté auprès du préfet des Hauts de France et de Madame Sonia Hasni, sous-préfète en charge du territoire Roubaisien.
Avec un dépôt de candidature avant l’été, la Ville, qui pilotera l’expérimentation et en confiera la mise en œuvre à un comité local de l’emploi, espère une habilitation pour la rentrée.
Les objectifs roubaisiens
L’ambition ultime du dispositif est la remise des personnes au chômage de longue date sur le chemin de l’emploi. 1 870 personnes sont potentiellement concernées dans les deux quartiers de l’Alma et de l’Epeule. La Ville espère mobiliser 25 % de cette population. Environ 60 % pourrait intégrer une EBE et 40 % trouver une solution d’emploi ou autre formation.