Roubaix méconnue #3 : Lycée Maxence Van der Meersch
Publié le 5 décembre 2018|
Le célèbre écrivain humaniste né à Roubaix a finalement réussi à imposer son nom au bout de 25 ans sur ce qui constitue le premier grand lycée de la ville dans les années 1950…
Un manque criant en termes d’éducation
La population fait un bond de 100 978 habitants en 1946 à 112 856 en 1962. Les jeunes Roubaisiens ne peuvent à l’époque commencer leurs études qu’au « Petit Lycée », boulevard Gambetta, puis partir à l’Institut Turgot de Tourcoing, à Wattrelos ou à Lille.
Dès le début des années 1950, la Ville envisage de réhabiliter le lycée situé sur le boulevard Gambetta, mais l’importance du projet conçu par l’Education Nationale ne permet pas de l’envisager. La municipalité cherche dès lors un terrain vaste, aéré et facile d’accès. Parmi ses propriétés foncières, elle choisit un espace de sept hectares situé avenue Salengro, près de l’école de plein air et du parc des sports.
Une salle de cours ©S.Mortagne VdN
Des qualités architecturales et artistiques
Cinq architectes vont travailler à la réalisation des deux tranches de travaux entre 1954 et 1958. Il s’agit de Pierre Bourget (Paris), architecte en chef avec Léon Finet, Omer Lecroart, Pierre Neveux et Marcel Spender, tous les quatre installés à Roubaix.
En 1955, ce sont 800 élèves qui poussent la porte du nouvel établissement. Sont alors terminés le bâtiment d’administration situé à l’entrée avec ses dépendances, deux bâtiments de classes élémentaires et de premier cycle et le réfectoire. La cour d’honneur est ornée d’un bas relief de 6,50 mètres, œuvre du Premier Prix de Rome en 1939, René Leleu, sur le thème de la connaissance et de la recherche (bas-relief installé aujourd’hui sur la façade du gymnase).
La connaissance et la recherche, René Leleu sculpteur ©Vah
En 1956, l’internat, le gymnase et les deux bâtiments du second cycle sortent de terre et deux statues de bronze sont intégrées en 1963.
L’inauguration a lieu en 1956 alors que l’ensemble n’est pas achevé, en présence du président du Conseil, Guy Mollet. Le cycle primaire est par la suite arrêté et la séparation faite entre le collège et le lycée.
L’ensemble du site occupe un quadrilatère irrégulier, bordé de trois avenues et d’une voie de chemin de fer désaffectée.
Entrée du collège ©V.Lenglet
Van der Meersch aujourd’hui
En 1973, un arrêté préfectoral officialise l’appellation donnée par les Roubaisiens depuis l‘ouverture, mais rejetée par l’Education Nationale pour cause de décès trop récent de l’auteur et de construction inachevée. Il accueille actuellement 610 élèves.
Le Lycée général et technologique Maxence Van Der Meersch est équipé d’une piscine d’initiation et d’un stade aux normes olympiques. C’est tout naturellement que la Cité scolaire accueille trois sections sportives scolaires : cyclisme sur route, football féminin, danse et un enseignement d’exploration des métiers du sport.
Le stade vu depuis le réfectoire ©Vah
Une section Euro Anglais, une section Technologique STL Biotechnologie et un internat mixte de 144 places complètent un établissement à taille humaine. Le lycée accueille deux dispositifs pour les élèves primo arrivants.
En 2010, l’architecte Jean-Michel Lucas (Lille) remporte le concours pour la restructuration et l’extension du collège Maxence Van der Meersch, implanté au cœur de la cité scolaire.
Le programme consiste à restructurer l’existant et à construire un bâtiment neuf pour relier les deux ailes existantes. Cette extension accueille des salles d’enseignement général et spécialisé, des espaces technologiques, un centre de documentation et d’information, des locaux administratifs, d’accueil et de vie scolaire.
Entrée du collège, détail ©V.Lenglet
Sources et bibliographie
- Société d’émulation de Roubaix
- Archives du proviseur adjoint
- Articles de presse de 1955
- Sylvain Leteux, pour la partie « Van der Meersch aujourd’hui »