Une histoire intimement liée à l’industrialisation de la ville

Au 19^e  siècle, l’industrialisation rapide de Roubaix crée d’énormes besoins en main d’œuvre, mais aussi en infrastructure, et en équipements, comme les écoles et les églises.

Saint Joseph a été bâti sur un terrain donné par les héritiers de la famille Lefebvre. L’objectif est d’y accueillir les ouvriers du quartier du Fontenoy, majoritairement flamands.

L’église est ouverte en 1878. Elle a été bâtie sur les plans de l’architecte Jean Baptiste Bethune, courtraisien d’origine, et ardent défenseur du style néo-gothique en vogue à l’époque. L’église s’entoure peu à peu de bâtiments dédiés aux œuvres de la paroisse : patronages, théâtre, bibliothèque, école ménagère. Toutes ont pour but de faire société, une société catholique idéale où chacun trouve sa place.

Un ensemble décoratif d’une qualité exceptionnelle

C’est sous l’impulsion de l’abbé Lesage que Saint-Joseph va se muer en chef d’œuvre des arts décoratifs. Peintures, sculptures et vitraux forment un ensemble remarquable qui a valu à l’édifice son classement au titre des Monuments historiques en 1993.

L’église va s’orner peu à peu de peintures réalisées par le Hollandais Guillaume Deumens et son atelier. Une grande procession des saints et saintes sur fond d’or anime les deux côtés de la nef centrale. Vers 1900, l’église est intégralement décorée. Le contraste entre la discrétion de sa façade en front à rue et la richesse de ses ornements intérieurs frappent dès lors le regard.

Un chef d’œuvre à (re)découvrir d’urgence

Edifiée par la ferveur populaire, sous l’impulsion des industriels de l’époque, Saint-Joseph fait partie de ces chefs-d’œuvre méconnus, parfois même dans leur propre ville. Tombée dans un relatif oubli, la restauration qui s’achève lui promet un rayonnement mérité, qui la hissera au rang des plus remarquables édifices non seulement de Roubaix, mais aussi de la région, et du Nord de l’Europe, en lien avec ce mouvement néo-gothique dont elle est un des plus beaux fleurons.