Théo Yossa : la candeur et la maturité de ses 19 ans
Publié le 25 novembre 2021|
Il n’a que 19 ans mais a déjà vécu 1000 choses. Son enthousiasme et sa fougue sont communicatifs. Il est posé mais réfléchit vite, il est junior mais a la maturité d’un senior avec cette spontanéité et cette fougue qui caractérisent la jeunesse. Rencontre avec Théo Yossa, incubateur à projets pour les jeunes à lui tout seul.
Théo est arrivé à Roubaix à l’âge de 3 ans. Ses parents vivent toujours dans le quartier de l’Epeule qui l’a vu grandir. Il est tellement attaché à cette ville, qu’il ne se verrait pas vivre ailleurs. Même s’il est conscient qu’il pourrait la quitter un jour, pour des questions d’opportunité professionnelle.
Etudiant et formateur
Etudiant en deuxième année à l’EDHEC, le jeune homme est loin de l’image stéréotypée qu’on pourrait s’en faire. Son truc à lui, c’est la gestion de projets, de préférence dans le domaine culturel. Il maitrise tellement son sujet qu’il dispense régulièrement des formations dans ce domaine. Sa deuxième nature, c’est le partage et la transmission. C’est ainsi qu’assez naturellement Théo a créé son association Le Carré Bleu, le jour de ses 17 ans. « J’aime bien ma date anniversaire car beaucoup de choses se sont passées un 20 février. » s’amuse-t-il. L’objectif du Carré bleu ? Stimuler la créativité dans les quartiers roubaisiens et aider à la professionnalisation de ses jeunes talents créatifs. Il mène toujours deux ou trois projets de front, il en a besoin, c’est son carburant pour avancer. « Le matin j’ai cours à l’EDHEC. Mes après-midis sont libres et je les consacre à mes projets. »
Sa deuxième maison, c’est la Condition Publique. « Cette découverte a été une révélation, le début d’un enrichissement personnel perpétuel et le lieu de rencontres importantes. Ici ça foisonne, à l’image de Roubaix d’ailleurs. »
La culture et l’écriture
Théo s’est illustré à travers une web série documentaire « Des racines et des rêves » qui raconte le parcours de six jeunes Roubaisiens d’origine africaine. Au départ simple sujet qui livre un témoignage, il devient le narrateur fil rouge de toute la série de portraits. Et renoue avec l’écriture, qui l’anime dans tout ce qu’il entreprend. « Tout projet démarre par une note d’intention. Et donc par le choix des mots pour raconter une histoire ». C’est ça qu’il aime beaucoup d’ailleurs, raconter des histoires. Aujourd’hui on dit « storytelling », c’est plus hype mais ça veut dire la même chose. Le déclic, il s’en souvient très clairement. C’était en classe de sixième, en cours de français avec le poème Dorsale bossale d’Aimé Césaire. Et un double choc : « Découvrir qu’un poème n’était pas forcément formé de rimes, et que son auteur était noir ! » sourit-il. Une certaine forme de délivrance à travers l’écriture l’apaise.
« La découverte de la Condition Publique a été une révélation, le début d’un enrichissement personnel perpétuel et le lieu de rencontres importantes. Ici ça foisonne, à l’image de Roubaix d’ailleurs. »
Ses coups de cœur
La Condition Publique : « Parce que tout a commencé ici et que je m’y sens comme chez moi. »
La Casa Vintage : « Parce que c’est mon ami d’enfance qui l’a créée. Et que je crois beaucoup dans le recyclage en tant que jeune éco-concerné. »
Le Parc Barbieux : « C’est le plus bel exemple de brassage à Roubaix. Vous y croisez un jeune à scooter à côté d’un couple de retraités bon chic bon genre. J’y ai appris à faire du vélo, j’y ai fait des petites bêtises d’adolescent… »
Quand Théo sourit, on sent la générosité et la sensibilité qui se cachent derrière. Il cultive l’amitié avec le sentiment que c’est quelque chose de très précieux. « Je suis le pire ami, car je ne me souviens jamais des dates d’anniversaire » avoue-t-il. Mais il est fidèle à ses amis d’enfance et très fier de ce qu’ils sont devenus. Il cite Lunzi Agbogan, « environ 25 ans », devenu un label manager à la portée internationale mais toujours établi à Roubaix, comme lui. Il évoque aussi son pote Joël Soglo, à l’initiative de la Casa Vintage, « la meilleure sélection streetwear vintage ». Très fier de leur parcours, Théo vit comme il travaille, en bande avec son cercle rapproché. Sans jamais exclure personne et toujours ouvert à des nouvelles rencontres. Il aime les gens c’est ainsi et il a envie d’en tirer le meilleur.
C’est simple après une heure d’entretien avec le jeune homme on a envie d’être son ami. D’ailleurs, c’est spontanément qu’il a fait un câlin à toute l’équipe venue le rencontrer, l’écouter et le photographier. Désarmant de spontanéité. Il ira loin ce jeune, il a tout compris…
BIO EXPRESS
20 février 2002 : Naissance à Mons-en-Baroeul
Novembre 2013 : découverte du poème « Dorsale Bossale » d’Aimé Césaire
20 Février 2019 : Lancement du « Carré Bleu » le jour de ses 17 printemps
Septembre 2019 : Rencontre avec Zakari Boukhari, co-fondateur de l’agence de design Hall Haus. Il a introduit Théo dans le monde des acteurs de l’industrie créative à Paris.
Mars 2021 : Lancement de la web-série « Des Racines et des rêves » avec France 3 Hauts-de-France dont Théo est le narrateur
Photos : Anaïs Gadeau , service Communication , ville de Roubaix