En cette fin d’année scolaire à Baudelaire, mieux vaut regarder où l’on met les pieds. Les couloirs sont jonchés de lycéens, plongés dans leurs téléphones portables et leurs fiches stabylotées, attendant d’être convoqués aux premiers oraux. Au milieu du cortège, Tiffany Froigneux mène l’escorte, autant à l’aise avec les élèves qu’avec les profs et les surveillants qu’elle croise. « Je suis dans mon élément ici ». L’épreuve de français auréolée d’un joli 14 en poche, Tiffany s’apprête à passer le bac littéraire spécialité théâtre avec, au programme, un extrait de la pièce Figaro Danse d’Horváth. « Je n’ai pas encore beaucoup révisé pour le bac mais je vais m’y mettre. De toutes façons, je n’ai pas le choix, il me le faut ! »

Planches ou briques ?

En arrivant au lycée Charles Baudelaire, Tiffany était loin de se douter que l’enseignement « exploration patrimoine » en 2^nde puis l’option théâtre en 1^ère et terminale allaient autant l’enrichir. La première, co-construite avec le service culture de la mairie a pour objectif de faire découvrir Roubaix sous des angles inédits et ludiques aux lycéens. « Je pensais que j’allais m’ennuyer mais les visites sont géniales, ça a vraiment changé ma vision de Roubaix ». Après les briques, les planches. On change de matière mais pas de professeur. C’est encore sous la houlette de Géraldine Serbourdin, professeur de lettres, de théâtre et de l’enseignement patrimoine à Baudelaire que la jeune fille monte sur scène. « Tiffany est spontanée, gentille, délicate et sensible, raconte Géraldine Serbourdin. Elle porte en elle une véritable fantaisie, elle cache bien son jeu ».

Juge ou infirmière ?

Liste de qualités à laquelle nous nous permettrons d’ajouter une certaine lucidité. Fraîchement majeure, Tiffany a déjà de la suite dans les idées de carrières. Plan A : infirmière, spécialité pédiatrie, vocation à laquelle ses neveux et nièces, Mahissa et Yanis, 6 ans et 4 ans, ne sont pas étrangers. « J’aime bien aider les gens, m’occuper des autres ». Plan B : le droit et le métier de juge. Mais avant cela, il va falloir réviser un peu la philo et l’anglais, bêtes noires avouées de Tiffany, plus à l’aise dans les langues latines et la représentation. « Je suis une grande timide, j’ai toujours peur de rater mes scènes mais, au final, tout se passe toujours bien ». Voilà le genre de dénouement heureux que l’on souhaite à Tiffany pour ces épreuves de baccalauréat. Qui sait si cette enthousiaste ambassadrice de la ville ne briguera pas, un jour, des études dans les métiers du patrimoine ? Capri, c’est fini. Roubaix, c’est Tiffany.

Les coups de cœur de Tiffany

Elle apprécie
« Aller me balader avec mes copines. Le reste du temps, je suis plutôt casanière. Pour moi, le dimanche, c’est sacré ! »

Elle aime
« Le gymnase, un endroit fascinant qui a eu plusieurs histoires. Il paraît que les danseurs y croisent des fantômes d’anciens gymnastes ! »

Elle adore
« Mme Serbourdin ! C’est quelqu’un’ qui m’a apporté beaucoup de repères. J’espère que nous allons rester en contact. »