Tissel retisse et recycle
Publié le 28 septembre 2023|
A la Fosse-aux-Chêne, le site Tissel, du nom de son ancienne usine textile est désormais propriété de la Ville. Lieu totem de l'économie circulaire, il accueille déjà cinq entreprises et un centre de formation. Et ce n'est que le début. Dimitri Broders, pilote de projet au sein de l'association Les Manufactures Tissel, fait vivre les lieux et nous a invités à une visite guidée.
© S. Candelier – Ville de Roubaix
© S. Candelier – Ville de Roubaix
© S. Candelier – Ville de Roubaix
Guillaume Delbar
Maire de Roubaix
L’orsqu’un nouveau projet est décidé au sein de la ville, c’est une véritable joie que de le voir prendre forme et se concrétiser. Le site TISSEL est né de la volonté de permettre à des entreprises de pouvoir donner vie à des solutions concrètes d’économie circulaire.
Après avoir été largement reconnue comme ville pionnière du zéro déchet, Roubaix accueille et développe donc désormais sur son territoire les entreprises de l’économie circulaire.
TISSEL, c’est aussi la volonté de reconquérir progressivement les espaces industriels de la ville pour créer des emplois là où ils existaient dans le passé. Roubaix est une ville dense et avoir l’opportunité d’exploiter d’anciens sites s’impose tout naturellement lorsqu’il s’agit de faire du développement économique.
Je tiens à remercier les entrepreneurs qui ont fait le pari de s’installer à TISSEL. Je les remercie d’autant plus que pour la plupart ce sont des personnes qui s’étaient déjà engagées sur Roubaix et pour lesquelles le site de TISSEL leur donne l’opportunité de poursuivre leur développement.
Je remercie également les équipes de la ville qui ont accompagné le projet pour qu’il puisse émerger rapidement.
A TISSEL c’est un véritable écosystème qui se développe et qui est caractéristique de l’enthousiasme entrepreneurial que nous aimons voir à Roubaix.
Je souhaite le succès à toutes ces entreprises pionnières qui vont montrer la voie à beaucoup d’autres sur le chemin de l’économie circulaire.
Bienvenue dans la grande maison Tissel !
Le bâtiment et le lieu s’appellent toujours Tissel, en hommage à cette ancienne usine textile roubaisienne. La Ville, en l’acquérant, s’est mobilisée pour en faire le berceau de l’économie circulaire et ça y est ! Le lieu est habité, car ici on parle « d’habitants » qui vont refaire vivre ce lieu chargé d’histoire. L’aventure est lancée et une journée portes ouvertes invite les Roubaisiens intéressés à venir découvrir le totem de l’économie circulaire. Bonne visite !
La surface totale avoisine des 11 000m²
Dimitri Broders, pilote de l’association « Les Manufactures Tissel »
Dimitri Broders est chargé de « tisser du lien », au sein de l’association missionnée par la Ville pour gérer le site de l’ancienne usine Tissel.
« Je suis responsable du déploiement du projet collectif sur le lieu. On a la chance d’explorer un nouveau modèle économique basé sur la force du collectif et de la mutualisation. Le maire de Roubaix, très attaché au projet, aime à parler de « synergies et de fertilisations croisées. »
Le lieu est magnifique, chargé d’histoire. On entre dans un grand espace de stockage et de manutention (réception et envoi des marchandises) qui a vocation à être commun à toutes les entreprises qui vont investir Tissel.
Pour le moment, 5 entreprises et un centre de formation occupent les lieux mais d’autres vont suivre. Nous pouvons déjà annoncer l’arrivée de Dagoma courant 2024. La surface totale avoisine les 11 000 m², et si chaque entreprise dispose de son propre périmètre, Dimitri a déjà des idées pour aménager le reste : « J’aimerais mettre en place des services, comme un espace séminaire, un autre dédié au coworking, toujours dans l’idée d’échanger des idées et des savoir-faire. » Il imagine même la possibilité de créer un centre de formation dédié à l’économie circulaire.
Pour l’aider dans sa tâche, Dimitri Broders est accompagné par les services de la Ville, et notamment par Virginie Huvenne, responsable de la mission : économie circulaire. « Même si le meilleur déchet est celui qu’on a pas créé, notre objectif commun est de revaloriser au mieux et sinon d’utiliser moins de matières mais biosourcées et choisies. » précise-t-elle.
Les 5 entreprises déjà sur place et le BTP CFA Roubaix sont ravis d’être les fers de lance de ce totem de l’économie circulaire. Ils sont enthousiastes et partagent déjà de nombreuses astuces entre eux pour trouver des solutions à leurs problématiques, souvent communes. C’est ça aussi l’upcycling, recycler ses idées et en faire profiter les autres !
La ruche Tissel !
Sur le site Tissel, on parle d’occupation des lieux par des « habitants », qui vivent ensemble toute la journée de présence au « bureau ». Un bureau pas comme les autres où les mots échanges et partage prennent tout leur sens. Comme à l’habitude de le dire Dimitri Broders, « Tissel tisse des liens depuis plus de 100 ans ».
Le BTP CFA est dans la place !
L’équipe éducative est soudée et vise un seul objectif : faire du CFA le fer de lance de l’économie circulaire en matière d’habitat durable. La rentrée a eu lieu le 4 septembre pour Léo, 18 ans et Maël, 19 ans. Ils sont ravis d’être là et savent « qu’il y aura du travail à la sortie et on aura le choix ! ».
Les 3 tricoteurs ont posé leurs aiguilles
Les 3 Tricoteurs s’agrandissent en arrivant à Tissel. Les 3 comparses Sasha, Alexandre et Victor ont déjà acquis trois nouvelles machines qui vont leur permettre de produire en plus grande quantité. Mais rassurez-vous, ils ne quittent pas pour autant leur atelier-bar au 7 rue du chemin de fer, bien au contraire !
Dagoma débarque en 2024 !
« La coopération et la co-construction avec les autres habitants, chez Dagoma ça nous parle et c’est ce qui nous a motivés à rejoindre ce lieu ». explique Matthieu Régnier. Ajoutons à cela le de « remettre de l’activité dans des vieux bâtiments au passé parfaitement tissé(l) », et hop ! Dagoma déposera ses valises au 17, rue du nouveau monde courant 2024.
La vie est Belt chez Tissel
Ce n’est pas Hubert Motte et son équipe qui vous diront le contraire. Connue pour son idée géniale de fabriquer des ceintures à partir de pneus usagés, l’entreprise poursuit l’aventure avec des caleçons fabriqués avec des chutes de tissus ou encore des chouchous uniques… ou même des porte-clés issus de ballons de rugby usagés.
Le Parpaing bien en vue
Les Parpaing est un magasin de matériaux de réemploi pour la coconstruction à l’usage des particuliers et des professionnels. Ici, le magasin est spacieux et bien rangé, par catégories de produits, et ça donne envie !
Recycle-moi un vélo !
Chez Recycle-moi, Simon et Antoine recyclent des centaines de vélos pour des réparateurs de cycles ou des professionnels et autres clubs de vélo. L’architecte et l’ingénieur sont aussi des fondus de vélo et s’éclatent à les remettre en état pour leur donner une nouvelle vie.
Juin fait le lin toute l’année
Augustin Deridder a créé Juin fait le lin tout juste sorti de son école d’ingénieurs. Il est parti d’un constat : « une tenue de sport en polyamide, c’est un kilo de pétrole sur le dos ». Il a choisi de développer une gamme de vêtements de mouvements entièrement en lin, matière thermorégulatrice, écologique et produite localement.