URBA IXO, un vidéo-painting en 7 tableaux sur l’histoire de Roubaix
Publié le 10 octobre 2018|
Xavier de Richemont, peintre vidéaste a réalisé un vidéo-painting évoquant l’histoire de la ville de Roubaix, du Moyen-Âge à aujourd’hui. Les dates de l’évolution des techniques textiles, industrielles et numériques permettent de passer d’un tableau à l’autre : 1469, du XVe au XVIIIe siècle, 1800, la Belle époque, la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle. Explications.
« Le projet artistique est fondé sur l’histoire de la ville de Roubaix, bourg des Flandres devenue ville capitale du textile au milieu du XIXe siècle. L’œuvre agrège les sujets qui font l’histoire de Roubaix et ont contribué à sa puissance industrielle et marchande, de la charte de Pierre de Roubaix à sa reconversion récente grâce à la valorisation des expériences passées dans l’innovation et la modernité. Elle puise pour se composer dans la schizophrénie urbaine industrielle et marchande débridée liée à la toute puissance de Roubaix entre les milieux du XIXe et du XXe siècles. Les références à ces inventions urbaines propres à Roubaix et liées originellement à la manufacture de la laine sont majeures dans la conception de l’œuvre utilisant la matière visuelle et l’héritage des transformations de l’industrie textile pour installer une dramaturgie mécaniste associée à une gestuelle graphique contemporaine et active. » Xavier de Richemont
Prologue
Le vidéo-painting s’ouvre par l’évocation du château de Pierre de Roubaix puis de la ville en 1469 lors de la signature par Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, de la chartre des Drapiers donnant le droit aux Roubaisiens de tisser la laine.
Acte 1
Le premier acte détaille le travail de la laine, depuis les moutons, la tonte, le lavage et pesage, le cardage, le filage, le lissage et le tissage sur les métiers archaïques, la confection de draps de laine simples, sans motifs pendant 350 ans, avant l’invention du métier Jacquart. Au fronton on peut voir l’évolution de l’architecture des Flandres, du XVe au XVIIIe siècle.
Acte 2
Le métier Jacquart révolutionne le tissage en 1800 et permet la confection de tissus à motifs puis de réelles tapisseries. La révolution industrielle suit à quelques pas avec la machine à vapeur et la mécanisation. La folle aventure de Roubaix commence… Les prés des moutons sont remplacés par des usines, des cheminées, des machines… C’est la fortune des tisserands industriels et la notoriété internationale de Roubaix.
Acte 3
A la belle époque de Roubaix, la ville s’enrichit avec de somptueuses façades argentées aux ornements multiples, du rang des Drapiers aux belles demeures dont les folies de Victor Vaissier et de son savon des rois du Congo. L’exposition universelle de 1911 se tient à Roubaix. Paris est lié à Roubaix par le vélo, l’anneau de vitesse, le château moderne de la famille Cavrois, la frénésie des années 30, la publicité, les grandes marques, les années 60, l’arrivée de l’informatique et de la programmation par ordinateur, les métiers en acier laqués vert, la super productivité, les années 70, le choc pétrolier, la concurrence du plastique, les pays émergents qui prennent des parts de marché, l’essoufflement des années 70 dans la trilogie colorée marron orange et blanc, l’arrêt total des machines et la chute de l’industrie roubaisienne. La ruine de la ville est évoqué sur des paroles de Mon père disait par Jacques Brel.
Acte 4
La renaissance de la ville de Roubaix s’est opérée à travers l’Art, par la peinture, la sculpture, les arts vivants, la musique, les arts de la rue, etc. Et des réhabilitations, celle de la piscine en musée d’Art et d’Industrie, de la Condition Publique en Maison folie, de la Manufacture en musée. La Callas assiste vocalement le triomphe des Arts majeurs. La frise des métiers de la filature s’anime dans le ballet des statues. Roubaix empoigne le street-art comme fer de lance de la reprise des friches industrielles, les fresques murales. Le street-painting envahit la ville. Roubaix renait de ses ruines dans le choc et l’essor des cultures urbaines.
Acte 5
Roubaix devient pôle de développement de start-up numériques et de nouvelles politiques de la ville. La ville est pionnière du Zéro Déchet. Gràce aux grandes entreprises du numérique, aux réseaux, la ville vibre au rythme des leds des unités de stockage et revient à la pointe de la modernité.
Epilogue
L’hôtel de ville de Victor Laloux danse la gigue sur un dessin de l’artiste. Le titre de l’œuvre claque dans la musique électro, cardiaque. Les lettres se replacent pour livrer l’anagramme URBA IXO-ROUBAIX. En tableau final, le vortex monumental envahit la façade en retour au noir, fin étoilée.
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— Ville de Roubaix (@roubaix) 5 octobre 2018