Il fait encore un peu froid dans l’ancienne infirmerie du Couvent des Clarisses au cœur de l’Epeule. Mais l’artisan cirier a le sourire. « J’ai découvert ce lieu par hasard, parce qu’habitant le quartier j’ai rejoint un groupe de visite. Le guide nous a expliqué que des cellules allaient être mises en location, notamment pour des artisans. » Il n’en fallait pas plus pour qu’Abdelkader Haliche lance sa nouvelle activité.

Inspiration, sens et éco-responsabilité

Le Couvent des Clarisses accueille le collectif Zerm dans le cadre d’une occupation transitoire baptisée Saison Zéro, en attendant d’y accueillir la Maison de l’économie circulaire et du Zéro Déchet. Ici, tout se passe dans un esprit de frugalité heureuse. Un lieu chargé de sens et particulièrement inspirant pour Abdelkader Haliche.

Attiré par les bougies depuis son enfance en Algérie, il s’est formé pour en fabriquer lui-même. « Je lutte contre la paraffine, produit dérivé du pétrole dont les fumées sont nocives. Aussi j’utilise des cires végétales, soja, colza, coco et de la cire d’abeilles, qui a tant de vertus et sent naturellement bon. » Côté couleurs, les pigments sont naturels. Côté parfums, ils peuvent s’inspirer de la cuisine (anis étoilé, cannelle…). L’artisan ose aussi les inclusions de fleurs ou d’aromates. Tout est possible. Inscrit dans une démarche éco-responsable, il chine ou récupère des contenants (bols, bouteilles…) et les up-cycle. Labellisé Zéro Déchet, il propose même de les recharger avec de la cire. Rien ne se perd…

Des ateliers pour mettre de la lumière dans sa vie

V pour visuel, A pour auditif, K pour kinesthésique, O pour olfactif, et G pour gustatif. Coach pour les entreprises, Abdelkader a voulu conjuguer ses deux activités et a donc emprunté son nom Vakog à la PNL, qui fait référence aux 5 sens. Il anime ainsi des coachings d’équipe (cohésion, vision de l’entreprise, intégration…) et des team-building autour de la fabrication de bougies. Bien décidé à diversifier son offre et avide de transmettre à tous les publics, l’artisan propose des ateliers de loisirs créatifs pour les particuliers (atelier privatisable à partir de 6 personnes). « Les enfants adorent fabriquer des bougies. En suivant scrupuleusement les consignes, ils se canalisent, commente le coach cirier. Les adultes apprécient de prendre le temps de fabriquer leur bougie personnelle. J’aimerais aussi proposer cette activité à un public de personnes en situation de handicap. La bougie que l’on allume est pleine de symbole et de sens. C’est magique. »

Des projets, des projets, des projets…

Abdelkader Haliche ne manque pas d’idées pour développer son activité. « J’ai déposé des bougies pour la vente à Septentrion, je cherche des partenariats avec des restaurateurs, chez qui je pourrais récupérer des bouteilles et les transformer en photophores qu’ils pourront placer sur leurs tables. » Le Roubaisien est aussi en train de boucler une collaboration avec un designer parisien pour des créations exclusives. Mais ce n’est pas tout ! « Je vais participer au Festival Zéro Déchet à Roubaix, serai présent sur des marchés artisanaux cet été… » Toujours en quête de sens, il imagine aussi lancer l’hiver prochain une bougie-brasero pour les personnes dans la rue. « Je voudrais créer des emplois, m’entourer de personnes qui ont l’envie de développer avec moi cette activité. » La flamme de Vakog n’a pas fini de brûler.

Photos : S. Candelier