Comme le dit si bien l’adage, l’habit ne fait pas le moine… Mais lorsque Véronique Pacholski, alias Princesse Wanda, vous ouvre les portes de son loft-atelier au cœur du quartier Mackellerie, vous comprenez immédiatement que ce petit bout de femme aux lunettes fantasques, a quelque chose de singulier. Véronique est styliste pour meubles. Son style ? « Le barré ! Enfin le baroque » s’amuse-t-elle. Passionnée par le XVIIIe siècle, elle voue un véritable culte à… Marie-Antoinette. « C’est pour moi le siècle le plus créatif en terme de design, le siècle des Lumières ! L’histoire de cette femme me touche. Je me reconnais dans certains traits de sa personnalité. Elle était légère, aimait les belles choses et se fichait des ‘qu’en dira-t-on’. Trop sans doute. Elle a été beaucoup caricaturée. Au final, elle et la quasi-totalité de sa famille ont été guillotinés. Quel destin ! »

Le XVIIIe siècle en toile de fond

Cette passion, Véronique la met en scène dans ses meubles. Des pièces XVIIIe, qu’elle chine un peu partout et habille avec du tissu d’ameublement baroque en stylisant les costumes que portait la cour à l’époque. « Je veux que mes meubles racontent des histoires. » Trois couleurs prédominent son travail : le jaune, « la couleur du soleil, de Versailles et de la créativité » ; le noir, « une teinte qui reste chic et sobre en toute circonstance » ; et le blanc « pour la légèreté et la pureté ». Ainsi dans son atelier roubaisien, Princesse Wanda crée des meubles uniques à destination des professionnels (hôteliers, restaurateurs, décorateurs, salles de théâtre et de spectacle) mais aussi des particuliers, qui peuvent la contacter via les réseaux sociaux. « Le baroque reste très moderne. On peut le disséminer par petites touches ou miser sur le total look ». Parce qu’elle adore parler de ses créations, Princesse Wanda pense à organiser dans un futur proche des ventes privées directement chez les particuliers. Autre rêve ? Créer le décor d’un opéra. « C’est en allant à l’Opéra de Lille avec le collège que j’ai commencé à m’intéresser à l’art. Mes camarades n’écoutaient rien, moi j’étais littéralement subjuguée ! ».

Une reconversion osée

Rien ne prédestinait Véronique à ce métier. « Enfant, j’adorais peindre, j’ai toujours dessiné mais professionnellement, j’ai longtemps œuvré dans la vente ». Ce n’est qu’en 2009, qu’elle plaque tout pour donner vie à son rêve. Le déclic ? Sa salle à manger ! « En la customisant pour lui redonner un peu de peps, j’ai pris conscience que j’avais depuis de trop longues années, enfoui ma créativité. J’ai quitté mon travail et me suis lancée ! Il fallait que je trouve mon style. A force de questionnements et d’associations d’idées, le siècle des Lumières m’est apparu comme une évidence. »Originaire du bassin minier, Véronique quitte Hulluch il y a 5 ans pour rejoindre Roubaix. « Cette ville m’a ouvert beaucoup de portes professionnellement. J’ai l’intime conviction que c’est ici que je dois être ».

Nouvelles créations

La styliste qui foisonne d’idées travaille actuellement sur une collection de meubles dans lesquels elle intègre des bras (voire des jambes !) de mannequins. Elle œuvre aussi à une gamme de luminaires inspirée d’un objet qu’elle considère comme un élément phare de la mode à la cour de Versailles : le panier articulé de la robe à la française ! Enfin, elle s’apprête à lancer une collection de linge de maison avec son propre tissu. Une première gamme avec une toile de Jouy mettant en scène Marie-Antoinette dans la vie moderne, et une seconde avec son propre personnage. Et Princesse Wanda dans tout ça ? « Wanda est le prénom de ma marraine dont j’ai toujours ressenti l’amour inconditionnel. Princesse, c’est un clin d’œil à mon fils qui m’a appelé ainsi jusqu’à ses 12 ans. »

BIO EXPRESS

19 décembre : Jour de son anniversaire et aussi celui de Madame Royale, fille de Marie-Antoinette.

1983 : Découverte de l’opéra avec le collège.

Octobre 2009 : Lancement de son activité. Véronique devient Princesse Wanda, styliste pour meubles.

Août 2012 : Rencontre avec son compagnon, auteur des dessins du tissu de sa collection de linge de maison.

Octobre 2015  : Déménagement à Roubaix.