Damien Castelain l’a confirmé mardi dernier à l’occasion d’une rencontre avec le maire de Roubaix, Guillaume Delbar. Un sujet doit cependant encore être arbitré par le président de la MEL. Il concerne la démolition du parking du Vieil Abreuvoir. Le projet avait été évoqué par la MEL, propriétaire de l’ouvrage, lors d’une visite du site en octobre 2014. L’idée est de désenclaver le secteur en supprimant ce parking inutilisé depuis des années. Une démolition coûteuse, estimée à un million d’euros, qui devrait permettre un accès direct à la Grand’Place depuis l’avenue des Nations Unies et la construction de deux classes supplémentaires pour l’école François Villon.

Circulation en centre-ville

Les deux élus ont aussi discuté des aménagements de la Place de la Liberté. « La Ville veut tirer partie de la proximité de la gare routière et de l’attractivité de Mac Arthur Glen pour augmenter la fréquentation dans le centre », commente Nabella Mezouane, adjointe au maire en charge des quartiers Centre. Concrètement, il s’agit d’améliorer la circulation, notamment piétonne, et de dynamiser le commerce de la Grand Rue et de la Grand Place. Autre sujet porté à la connaissance de Damien Castelain, la gestion de la friche Distrifac, propriété de la MEL, au débouché du parking de Mac Arthur Glen. « Ici, pas question de démolition », prévient le maire. Un investisseur a été trouvé, avec qui la discussion est engagée depuis quelques mois. Le projet prévoit la création de logements BBC associés à des commerces en rez-de-chaussée. « Nous serons des facilitateurs », promet Damien Castelain.

La qualité des échanges entre les équipes de la MEL et celles de la Ville ont abouti à la validation des premières opérations du plan de déplacement en centre-ville. Plan qui se caractérise par la mise en double sens de la rue du Maréchal Foch et son aménagement en zone 30, la modification du sens de circulation de la Grand’Rue, le passage en sens unique de la Place de la Liberté et le réaménagement de la place des bus. La Ville réclame en plus le jalonnement dynamique des parkings du centre-ville, déjà en place à Lille et à Tourcoing. « On dénombre 250 stationnements de plein air dans le centre et près de 3 000 places couvertes, observe Karima Zouggagh. Le souci c’est qu’ils ne sont pas suffisamment exploités… ».

Visite au Pile

Mardi, Damien Castelain faisait également étape dans le quartier du Pile pour une présentation des projets menés par la Ville et La fabrique des quartiers dans le cadre du PMRQAD. Roubaix s’est engagée au côté de la Métropole Européenne de Lille dans une politique de rénovation de l’habitat à travers des programmes d’amélioration énergétique des logements, des actions communes de lutte contre l’habitat indigne et des projets de requalification plus globale à l’échelle des quartiers. « Le problème c’est que ces dispositifs ne suffisent pas pour répondre à toutes les problématiques rencontrées », déplore l’adjointe au logement en charge des quartiers Est, Milouda Ala. L’un des enjeux majeurs pour la Ville est le traitement de la vacance. 7 000 logements sont concernés à Roubaix, avec une forte concentration d’habitats très dégradés au Pile. « Le quartier représente près de la moitié des investissements du PMRQAD », précise Vincent Bougamont, directeur général de La fabrique des quartiers. La maîtrise foncière est bien engagée. 226 acquisitions ont été réalisées sur 287. Même chose sur le plan des relogements et des espaces publics, comme en témoigne la récente création du Jardin du Bonheur en co-production avec les habitants du Pile. Fin mai, des ralentisseurs ont été posés pour réduire la vitesse excessive dans le quartier. Une étude est en cours au niveau de la MEL concernant la voirie et la création d’un réseau de chauffage urbain basse température en lien avec OVH. « Il faut maintenant trouver des solutions innovantes pour inciter les investisseurs à revenir au Pile », insiste Guillaume Delbar. Le dispositif des maisons à un euro en fait partie. L’expérimentation sera menée sur vingt maisons l’année prochaine, dont dix au Pile. Sept sont la propriété de la MEL. « Une mise à disposition de ces biens serait un signe fort de l’engagement de la MEL au côté de la Ville de Roubaix… ».

Le street-art investit la Condition Publique

À la Condition Publique non plus, les projets ne manquent pas. Cette dernière étape de la visite de Damien Castelain, au lendemain du festival Pile au rendez-vous, avait vocation à lui faire découvrir les lieux ainsi que la programmation imaginée par son directeur, Jean-Christophe Levassor. « La saison 2017 sera marquée par un grand projet consacré au street art. L’idée c’est de légitimer ce mouvement comme l’un des plus grands courants artistiques du XXIème siècle ». Une trentaine d’artistes internationaux se produiront in situ, mais aussi dans le quartier, en intervenant pourquoi pas sur les délaissés urbains. « Nous comptons sur le soutien de la MEL pour en faire l’un des événements majeurs de la programmation culturelle métropolitaine, au même titre que l’exposition Modigliani ». Idem en ce qui concerne l’aménagement du parking tout proche, dont la MEL est propriétaire. Son aménagement est une nécessité, pas seulement pour le public de la Condition Publique, mais aussi pour les riverains, les fidèles de la mosquée et les musiciens qui répètent dans l’un des 90 studios de l’Hôtel de la musique. « Je m’empare personnellement du sujet », annonce le président de la MEL, qui s’engage à apporter un maximum de réponses aux autres questions soulevées tout au long de sa matinée roubaisienne. Fin de la visite.